Ceuta : un Ivoirien jugé pour avoir tenté de faire passer la frontière à son fils dans une valise
C'est en ce mardi qu'un tribunal de Ceuta juge le cas d'un père de famille ivoirien qui, en 2015, avait tenté de faire passer la frontière espagnole à son fils de 8 ans dans une valise.
L’image demeure saisissante rien qu’en se la dessinant mentalement : celle d’un enfant enfermé dans une valise. C’est en ce mardi 20 février 2018 que le tribunal de Ceuta juge le cas d’un père de famille ivoirien qui, en 2015, avait tenté de faire passer la frontière espagnole à son fils de 8 ans dans une valise.
Le 7 mai 2015 plus exactement, les gardes civils sont alertés au poste-frontière par une valise sensiblement lourde que tentait de porter une jeune Marocaine. Le passage du bagage aux rayons X révèle la présence d’un enfant en position fœtale. Ce petit garçon âgé de 8 ans déclarera aux autorités, et en français, s’appeller Adou.
À 8 ans, il avait été découvert dans une valise au poste-frontière
Il y a près d’un an, le journaliste espagnol Nicolás Castellano publiait un livre retraçant l’histoire d’Adou, un ouvrage titré par les premiers mots prononcés par le garçonnet après être sorti de la valise. À l’intérieur de Me llamo Adou, Antonia Palomo, responsable du service des mineurs de la ville de Ceuta, s’interrogeait :
“La grande question, c’est : que se passe-t-il dans la législation espagnole sur le regroupement familial qui pousse à recourir à des voies aussi désespérées ?”
“Je n’allais pas trafiquer avec mon propre enfant”
Avant l’ouverture de son procès, Ali O., 45 ans, n’apparaissait pas particulièrement stressé par l’issue de l’audience : “Je vais à ce procès très confiant parce que je ne suis pas un trafiquant d’êtres humains. Je n’allais pas trafiquer avec mon propre enfant”, disait-il ainsi, cité par Le Parisien.
Au cours de l’enquête, ce père de famille a expliqué avoir agi de la sorte car n’ayant pas les fonds nécessaires pour faire venir son enfant dans les règles, comme on peut le lire dans Le Figaro : “Pour nous, c’était une obligation que l’enfant vienne coûte que coûte : on ne pouvait pas vivre sans lui, on y pensait sans arrêt. Et s’il restait en Côte d’Ivoire, il n’avait plus personne pour s’occuper de lui après la mort de sa grand-mère.” Le parquet a requis trois ans d’emprisonnement à l’encontre d’Ali O. pour avoir facilité l’entrée irrégulière de son fils sur le territoire européen et pour sa mise en danger.