Cet été, les campings plébiscités par des Français soucieux de limiter leurs dépenses

Image d'illustration. Lumière chaude des fenêtres de la caravane au coucher du soleilADN
Face à la hausse des prix et à un contexte économique incertain, de nombreux vacanciers français optent cet été pour des séjours en camping, privilégiant ainsi des formules abordables sans pour autant renoncer à leurs congés estivaux.
Tl;dr
- Fréquentation des campings en hausse cet été.
- Baisse du pouvoir d’achat, séjours plus courts.
- Locations « premium » délaissées au profit d’options économiques.
Affluence record, mais arbitrages budgétaires
L’été 2024 aura vu les campings français tirer leur épingle du jeu en termes de fréquentation. Selon Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), la progression oscille entre « +2 % et +2,5 % ».
Pourtant, derrière ces chiffres encourageants, le secteur observe une mutation profonde des habitudes de consommation.
Pouvoir d’achat sous pression
La fréquentation ne masque pas tout. Ce qui frappe surtout cette saison, c’est l’arbitrage financier auquel se livrent vacanciers français et étrangers.
Les premiers ont cherché à préserver leurs économies : plus nombreux qu’à l’accoutumée, ils ont opté pour des emplacements nus plutôt que pour les traditionnels mobile-homes ou chalets. Un choix partagé par une clientèle internationale – qui pèse tout de même près de 30 % du total – davantage tournée vers les solutions économiques, telles que tentes, caravanes ou camping-cars.
Séjours écourtés et choix rationnels
Ce glissement vers des formules moins onéreuses se traduit également dans la durée des vacances. Beaucoup ont raccourci leur séjour et limité leurs dépenses annexes. Restaurants sur place, loisirs ou extras : autant de postes où la modération a été la règle.
Les hébergements « premium », habituellement prisés pour leur confort – avec trois chambres ou jacuzzi – n’ont pas trouvé preneur aussi facilement qu’auparavant. Fait notable : ces offres haut de gamme représentaient jusqu’ici le principal moteur de la croissance du chiffre d’affaires pour les campings.
Le haut de gamme résiste… partiellement
Si les établissements classés trois à cinq étoiles continuent d’attirer massivement – générant 86 % de la fréquentation totale –, il n’en demeure pas moins que l’heure est aux arbitrages budgétaires stricts. À ce titre, Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), fait écho à ce constat : « Les touristes sont là, il y a une forte demande, mais malheureusement le pouvoir d’achat n’est pas là. » Selon lui, face à la hausse continue des prix du transport ou des loisirs, chacun priorise ses dépenses essentielles.
Au final, si l’affluence est bien au rendez-vous dans les campings français cet été, la recherche d’économie guide désormais le comportement d’une majorité de vacanciers – un signe tangible d’une époque où chaque euro compte.