Centrafrique : un risque de génocide imminent
Alors que la crise est toujours à son paroxysme à Bangui, l’ONU appelle à une large mobilisation pour éviter un génocide en Centrafrique.
Le mot est lâché. Selon John Ging, directeur des opérations humanitaires du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, le risque engrangé par les violents affrontements entre communautés en République Centrafricaine est bien celui d’un génocide. Ce dernier compare d’ailleurs cette situation à celles qu’ont pu connaitre le Rwanda ou la Bosnie dans les années 90.
“Nous ne pouvons pas répondre aux besoins de la population sans ressources”, a-t-il indiqué, exhortant la communauté internationale à apporter une aide financière importante afin de pouvoir rapidement mettre en place une assistance humanitaire de grande ampleur au cœur du pays. Malgré le départ du président Djotodia le 10 janvier, et les scènes de liesse qu’il a provoqué, les combats et exactions se poursuivent, tant à Bangui, que dans des zones plus reculées du pays. Le risque est à présent que les tensions ne dégénèrent en conflit interreligieux.
Centrafrique : une situation sous-estimée ?
Mercredi, déjà, c’est le représentant de la France aux Nations Unies, Gérard Araud, qui remettait en question les estimations de la France quant à son intervention en RCA : “En Centrafrique, je pense que nous avons sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés. (…) Il s’agit d’une situation presqu’impossible pour les soldats français et africains”, a-t-il affirmé.
Le capitaine de l’opération française a quant à lui tenu à relativiser l’importance des exactions, affirmant que les tensions sont beaucoup moins vives depuis le début du mois.
La persistance des combats provoquent pourtant le départ de dizaines de ressortissants musulmans vers le Tchad.
Un nouveau président de transition devrait être élu dans les prochains jours.