Carnac : les travaux d’un magasin de bricolage détruisent 39 menhirs

Un alignement de menhirsAleslanger / Pixabay
Les porteurs de projet ont tenu à préciser qu'ils ignoraient la présence de ces menhirs au moment de constituer le permis de construire.
Le nom de la ville de Carnac dans le Morbihan est immanquablement associé dans la monde aux alignements de menhirs millénaires que l’on rencontre dans la région. Des trésors archéologiques qui sont les témoignages de la riche histoire locale du Neolithique.
Pourtant, cela n’a pas empêché les promoteurs d’un projet de grande surface de bricolage de piétiner littéralement ce patrimoine historique en détruisant un alignement de 39 menhirs inscrit à l’Atlas des patrimoines.
Un passionné alerte
C’est un membre de Sites et monuments, Christian Obeltz, qui a lancé l’alerte sur le site officiel de l’association. C’est au niveau du « chemin de Montauban et sur un terrain situé sur la zone artisanale du même nom que les faits se sont produits.
Dans le cadre des travaux de construction d’une nouvelle grande enseigne de bricolage dans le secteur, ce sont 39 menhirs millénaires qui ont été détruits par les engins de chantier.
Totalement illégal
Selon Christian Obeltz, une telle atteinte à ce patrimoine historique est totalement illégale. En effet, le site de la ZA du chemin de Montauban est référencé depuis 2015 sur l’Atlas des patrimoines, une cartographie mise en place par la Drac et dont l’objectif premier est de recenser les sites archéologiques français. Une plateforme qui décrit l’alignement ainsi détruit comme l’un des plus anciens du secteur de Carnac.
La mairie se défend
Olivier Lepick, le maire de Carnac, a réagi à ces accusations dans les colonnes de Ouest France. Selon l’élu, le site n’apparaissait pas dans le Plan Local d’Urbanisme actuel. C’est ce qui explique pourquoi le feu vert avait été donné pour les travaux. Du côté du promoteur du projet, on rejette aussi toute responsabilité dans le sens ou le permis de construire demandé a été validé par la mairie.
Selon Ouest France, une première demande de permis de construire avait été retoquée en 2014, justifiant cette décision par la proximité du site avec des éléments du patrimoine archéologique.