Calais : six mois ferme pour un policier qui avait giflé un migrant
Un policier qui, à l'été 2016, avait giflé un migrant à Calais vient d'être condamné à six mois de prison ferme. Une peine assortie d'une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et d'assurer une fonction publique durant deux ans avec sursis.
Les faits remontent à l’été 2016 et s’étaient déroulés dans un centre de rétention situé non loin de Calais (Pas-de-Calais). Un agent de la police aux frontières (PAF) avait été chargé d’assurer l’escorte d’un migrant jusqu’en salle de jugement du centre de rétention administrative de Coquelles.
Ce policier de 44 ans aurait giflé le migrant, rapporte franceinfo, alors que ce dernier allait passer devant le juge des libertés et de la détention. Un acte de violence dont a notamment été spectatrice une greffière qui a d’ailleurs témoigné contre l’agent.
Migrant giflé par un policier : “un geste malheureux de protection”
Me Antoine Deguines, avocat du policier, a déclaré que son client s’était livré à “un geste malheureux de protection” et qu’“il n’a pas voulu gifler”. Il a précisé, concernant le migrant, que “cette personne était assez agitée, elle se relevait tout le temps, il [NDLR : le policier] a craint un coup de tête et a allongé le bras qui est allé sur le visage de la personne”.
Le parquet de Boulogne-sur-Mer avait requis six mois de prison ferme, en ayant souligné que l’agent de la PAF avait agi alors que le migrant avait les menottes aux poignets, et que le second n’était donc pas dans la meilleure position qui soit pour se défendre.
L’agent avait déjà été condamné pour violences sur concubine
Au final, le tribunal a suivi ce réquisitoire en assortissant la peine rendue d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et d’occuper une fonction publique durant deux ans avec sursis. Si la commission de discipline se montre relativement clémente sur son cas, l’agent pourrait donc conserver son poste.
Il est enfin également apparu que le policier avait précédemment été condamné pour violences sur concubine. Avait alors été prononcé un sursis de quatre mois pour ces faits. Sa nouvelle condamnation a eu pour notable conséquence de faire voler ce sursis en éclats.