Brésil : Zika, le virus qui menace le cerveau des foetus
Le moustique responsable de la transmission du chikungunya et de la dengue panique aujourd'hui le Brésil. Il transmet le Zika, un virus causant des microcéphalies chez les nourrissons.
A quelques mois des Jeux Olympiques, le Brésil est aussi sous le feu des projecteurs, cette fois côté santé. A la fin de l’année 2015, les autorités sanitaires ont observé une recrudescence de cas de nourrissons atteints de microcéphalie, une malformation du crâne.
A l’origine, le Zika, un virus transmis par Aedes aegypti, les mêmes moustiques porteurs de la dengue ou du chikungunya.
Zika : de graves conséquences
En l’espace d’une année, le nombre de cas relevés est passé de 147 à 1.248. De quoi instaure un état d’urgence sanitaire puisque les conséquences sur les foetus atteints sont graves : le périmètre crânien des bébés porteurs du virus ne dépasse pas 33 centimètres, et les séquelles neurologiques restreignent les capacités mentales de façon irréversible. Et ce, quand le nourrisson survit.
Quand il est transmis à l’adulte, le Zika présente les mêmes symptômes qu’une grippe. Il est susceptible d’aboutir au développement du syndrome de Guillain-Barré, qui peut mener à la paralysie. 14 cas ont été observés, notamment dans l’Etat de Rio.
Les autorités sanitaires “face à l’inconnu”
Antonio Nardi, secrétaire à la surveillance de la santé au ministère, n’a pas caché son inquiétude au Monde : “Nous sommes face à l’inconnu. Le ministère de la santé joue un rôle de sentinelle pour collecter, enquêter, recenser tous les cas et faire avancer la recherche”.
Si le Brésil affirme déployer tous les moyens nécessaires à l’accompagnement des patients, et à la destruction des larves de moustiques, la crise que connaît le pays ne rassure pas. Toujours au quotidien français, le président de la Société brésilienne de la dengue et des arboviroses prévient : “C’est effrayant (…) D’ici 4 à 5 ans, le Brésil pourrait avoir à gérer 100.000 cas de microcéphalie. Il faudra des structures pour ces enfants. Imaginez, le traumatisme sur la société et le coût inimaginable pour le système de santé déjà en sous-investissements”. Pour autant, l’organisation des JO n’est pas en cause et Artur Timerman, que nous venons de citer, suggère aux femmes désireuses de concevoir un enfant de reporter une grossesse.