Bordeaux : le tombeau de Montaigne ouvert pour vérification de l’ADN
Une opération de fouille archéologique a lieu jusqu’au 22 novembre pour lever les doutes sur la dépouille reposant dans le tombeau du philosophe humaniste.
Un tombeau situé dans les sous-sols du musée d’Aquitaine est censé renfermer la dépouille du célèbre homme de lettres et philosophe bordelais Michel de Montaigne (1533-1592). Lundi, la mairie a annoncé que “Pour lever les doutes, une opération de fouille archéologique est lancée du 18 au 22 novembre 2019, à l’emplacement du tombeau de Michel de Montaigne”.
De nombreux déplacements
Car sa dépouille a beaucoup voyagé depuis la fin du XVIe siècle. Après sa mort, le cercueil de Montaigne est mis en place au sein la chapelle du couvent des Feuillants, à l’emplacement de ce qui est l’actuel musée d’Aquitaine. En 1802, le couvent devient lycée Royal, dans lequel la chapelle abrite le cercueil jusqu’en 1871 et la destruction du bâtiment par un incendie. Les restes de celui qui fut également maire de Bordeaux sont alors déplacés au dépositoire du cimetière de la Chartreuse dans la capitale girondine.
En 1886, encore un déplacement des ossements présumés au site initial, qui s’était mué en faculté des Lettres et des Sciences, pour devenir aujourd’hui musée d’Aquitaine.
Deux trous percés en 2018
De fait, le doute est permis. L’an dernier, deux petits trous ont été percés dans le tombeau pour y faire pénétrer une petite caméra. Ces observations ont, d’après le communiqué de la mairie, “réactivé la curiosité des spécialistes, déterminés à résoudre les interrogations : identification de l’occupant du cercueil, du crâne placé dans la partie inférieure du tombeau et histoire de la sépulture”. Y a été observée également une plaque de cuivre gravée au nom du philosophe.
Les recherches sont supervisées par un comité scientifique composé d’historiens, d’archéo-anthropologues et d’une paléo-généticienne, et les recherches comprennent également des recherches d’archives et l’analyse génétique des restes osseux.