Belgique : accusé d’antisémitisme, le carnaval d’Alost retiré du patrimoine de l’Unesco
Au mois de mars, le maire avait d'abord défendu un char représentant des juifs orthodoxes au nez crochu, entourés de rats et juchés sur des sacs d’argent. Il a lui-même retiré le carnaval de la liste.
Le carnaval d’Alost (Aalst en flamand) attire chaque année des dizaines de milliers de spectateurs pendant les trois jours précédant le mercredi des Cendres. Dimanche, le maire de la ville flamande située entre Gand et Bruxelles a annoncé le retrait par ses soins de la liste du patrimoine de l’humanité de l’Unesco de cette fête populaire, accusée d’antisémitisme.
Un char qui avait suscité la polémique
Au mois de mars dernier, le maire Christoph D’Haese avait défendu un char représentant des juifs orthodoxes au nez crochu, entourés de rats et surmontant des sacs d’argent. Ces clichés avaient fait bondir l’Union européenne ainsi que les organisations juives.
De leur côté, les autorités faisaient valoir “un rituel de transgression” autorisant à rire de tout. Le maire a indiqué aux médias avoir procédé à ce retrait en apprenant que l’Unesco avait prévu de le faire dans deux semaines, après l’échec des discussions en vue de trouver un accord.
“Des accusations grotesques”
L’Agence de presse Belga a reçu un communiqué du maire déplorant que “Les citoyens d’Alost ont souffert d’accusations grotesques. Nous ne sommes ni antisémites ni racistes. Tous ceux qui soutiennent cela le font de mauvaise foi. Alost restera toujours la capitale de la moquerie et de la satire”.
Pour le responsable de l’Association des juifs d’Europe, les autorités de la ville ont préféré “sauter avant d’être poussés”. Son président, le rabbin Menachem Margolin, indique encore depuis Bruxelles que “Malgré des critiques générales, des représentations clairement grotesques et antisémites (…), le maire d’Alost a persisté dans une attitude de défi et de moquerie”.