Avant une loi spéciale, Sébastien Lecornu achève les ultimes discussions sur le budget 2026

Image d'illustration. Vue rapprochée bâtiment gouvernemental paris avec documents budgétairesADN
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, poursuit les discussions finales autour du budget 2026, étape cruciale avant la présentation d’une loi spéciale destinée à encadrer les finances et les priorités du secteur pour les prochaines années.
Tl;dr
- Loi spéciale en urgence après échec budgétaire.
- Nouvelles discussions prévues dès janvier.
- Compromis encore difficile entre gauche et droite.
Impasse budgétaire : le gouvernement à la recherche d’un compromis
Les négociations budgétaires s’enlisent. Face à l’échec de l’examen parlementaire du budget de l’État, le Premier ministre Sébastien Lecornu multiplie les consultations depuis dimanche, avec l’objectif affiché de « trouver les conditions d’une solution ».
Pourtant, malgré ces échanges intensifs avec les chefs des groupes parlementaires — de Gabriel Attal (Renaissance) à Paul Christophe (Horizons), en passant par Marc Fesneau (Modem) ou encore Christophe Naegelen (Liot) —, l’atmosphère reste tendue.
Loi spéciale et service minimum en vue
Devant l’impasse, le recours à une loi spéciale apparaît comme la dernière solution. Cette mesure vise à reconduire temporairement le budget 2025, offrant un « service minimum » selon la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
L’idée ? Permettre à l’État et aux administrations d’être financés jusqu’à la reprise des débats budgétaires prévue début janvier. Un conseil des ministres se tiendra en fin de journée lundi, dans la foulée du retour du président Emmanuel Macron, rentré d’Abou Dhabi, pour présenter ce texte au Parlement.
Divergences persistantes entre les camps politiques
Les consultations se poursuivent aussi lundi avec Les Républicains, les communistes ou encore les écologistes. Un point de tension demeure : la demande du Parti socialiste, reçu lundi matin après avoir déjà obtenu la suspension de la réforme des retraites, d’envisager « quelques hausses d’impôts ».
À l’inverse, la droite sénatoriale milite pour moins de dépenses publiques et des baisses d’impôts. Ces divergences fragilisent tout espoir d’accord immédiat.
Pistes pour sortir de l’ornière budgétaire
Si tout se passe comme prévu, un vote devrait intervenir avant mardi à l’Assemblée nationale et au Sénat pour entériner ce dispositif provisoire. La ministre des Comptes publics l’a rappelé dimanche : « Pour qu’il y ait un budget, il faut qu’il y ait un compromis. » Elle insiste sur deux leviers inévitables pour aboutir à une véritable loi de finances 2026 avant fin janvier :
- Cibler certaines hausses d’impôts avec consensus politique.
- Sélectionner ensemble les économies nécessaires.
Or, cette méthode ne fait pas l’unanimité. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour réclamer que le gouvernement actionne le fameux article 49.3 — une option que refuse jusqu’ici M. Lecornu sous pression du PS. Le patron de LR, Bruno Retailleau, n’hésite plus à pousser pour cette procédure afin d’imposer un budget jugé « responsable au pays ».
Au final, chacun campe sur ses positions alors que le temps presse. Un compromis semble donc toujours aussi incertain dans ce climat tendu où chaque camp défend ardemment ses intérêts.