Autorisation de la chasse à l’alouette : La LPO monte au créneau
Alors que le gouvernement a de nouveau autorisé la chasse à l'alouette dans plusieurs départements du Sud-Oust, la Ligue pour la Protection des oiseaux va saisir le Conseil d'Etat. Plus de 100.000 oiseaux sont menacés.
C’est une décision difficile à encaisser pour la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et pourtant, le gouvernement a bel et bien de nouveau autorisé des formes traditionnelles de chasse de l’alouette des champs. Quatre départements du sud-ouest de la France sont concernés par cette réouverture, menaçant plus de 100 000 individus d’une espèce déjà sur le déclin.
La chasse à l’alouette des champs de nouveau autorisée
C’est via plusieurs arrêtés publiés ce vendredi 7 octobre 2022 au Journal officiel que le gouvernement a entériné la nouvelle. C’est la technique dite des pantes, des filets horizontaux permettant de capturer « une petite quantité d’oiseaux » qui a été autorisée par le gouvernement. Pour les moments, les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques sont concernés du 1er octobre au 20 novembre.
D’autres arrêtés publiés dans le même temps autorisent également la chasse à la « matole », une méthode traditionnelle permettant de capturer les alouettes des champs dans des cages. Pour cette technique, les Landes et le Lot-et-Garonne sont concernés sur la même période.
Colère de la LPO
Suite à la publication de ces arrêtés, la LPO n’a pas caché sa colère en dénonçant un gouvernement faisant le choix « de la récidive » en prenant des arrêtés « qu’il sait illégaux ». L’association estime que cette réouverture met en danger plus de 100 000 oiseaux d’une espèce fragilisés par les pressions environnementales.
Le Conseil d’État saisi
Pour tenter de faire suspendre ces arrêtés, la LPO a fait part de son intention de saisir le Conseil d’État comme cela avait déjà été fait l’an dernier. Un Conseil d’État qui avait statué en faveur de la LPO et de l’association One Voice l’an dernier en jugeant ces méthodes de chasse illégales.
Fin septembre, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, avait annoncé qu’il attendrait l’aval du Conseil d’État pour statuer. Force est de constater que cela n’a pas été le cas.
« La décision d’Emmanuel Macron de rétablir des pratiques moyenâgeuses affectant une espèce fragile va à l’encontre de ses prétentions et désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision », dénonce le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, dans un communiqué.