Le gouvernement pourrait autoriser à nouveau certaines chasses traditionnelles
Après que le Conseil d'Etat a décidé que certaines pratiques n'étaient pas conformes aux exigences du droits européen relatif à la protection des espèces, le gouvernement pourrait faire marche arrière.
Ce samedi 18 septembre marquera une grande journée de mobilisation des chasseurs dans l’Hexagone. Dans de nombreux départements, les fédérations de chasses ont en effet décidé d’organiser des rassemblements afin de protester contre certaines restrictions décidées par le ministère de la Transition écologique.
Parmi ces interdictions, celles de certaines chasses traditionnelles à l’aide de filets ou de cages. Le Conseil d’État avait jugé ces pratiques illégales, mais le gouvernement entend faire voter plusieurs arrêtés permettant d’ouvrir à nouveau ces techniques.
Interdiction des chasses au pante, tenderie et matole
Comme l’indiquent nos confrères de France Bleu, de nombreux rassemblements sont prévus en France (comme ici à Mont-de-Marsant) pour protester contre les restrictions décidées début août.
Le Conseil d’État avait notamment interdit l’utilisation de filets (pantes, tenderies) ou des cages (matoles) pour attraper certaines espèces d’oiseaux ( vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives…). Des pratiques relevant de longues traditions dans certaines régions, d’où la colère des chasseurs. Pourtant depuis 2009, les techniques de capture d’oiseaux qui ne permettent pas de « distinction dans les espèces capturées » sont interdites en Europe.
Sous la pression des manifestations à venir des chasseurs ou simplement pour assouplir des règles trop restrictives, le ministère de la Transition écologique a mis à consultation jusqu’au 6 octobre huit arrêtés pour la saison de chasse à venir et rouvrir certaines pratiques dans des zones précises.
Ces arrêtés devraient permettre d’autoriser à nouveau la capture à la tenderie des vanneaux, grives, merles noirs et pluviers dorés dans les Ardennes, la capture de l’alouette des champs avec des pantes en Gironde, dans les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne, les Landes. La capture de l’alouette des champs à la matole pourrait reprendre dans les Landes et le Lot-et-Garonne.
La LPO réagit
Pour le ministère de la transition écologique et le gouvernement, la mise à l’étude de ces arrêtés permettrait de trouver une voie de sortie « par le haut » au débat sur les chasses traditionnelles. La chasse à la glu ne semble pas concernée par ces arrêtés.
😡En sacrifiant 113530 oiseaux au nom de "traditions" cruelles jugées illégales par le @Conseil_Etat, @EmmanuelMacron marchande la biodiversité pour satisfaire les chasseurs qui vont manifester samedi et font les yeux doux à @xavierbertrand 🤮
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— LPO France (@LPOFrance) September 15, 2021
Pour la ligue de protection des oiseaux (LPO) réautoriser ces pratiques reviendrait à « sacrifier 113 530 » oiseaux dont certaines espèces en passe d’être classées comme espèces menacées. Un non-sens alors que les organisations de défense de l’environnement ne cessent d’alarmer sur le déclin des populations d’oiseaux dans les campagnes.