Aucun dentiste n’est disponible, un homme de Charente-Maritime s’arrache la dent lui-même
C'est une histoire incroyable née de la désertification médicale dans lequel est plongé la France.
Je dis à ma compagne : ‘je prends une pince, j’arrache la dent’
Ouvrier viticole de Saint-Jean-d’Angély (commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime), Vincent Michot vit tranquillement dans cette ville d’environ 7000 habitants.
Impossible d’obtenir un rendez-vous avant deux mois voire plus !
Pourtant, l’intercommunalité qui rassemble 53.000 habitants ne compte que 4 dentistes, le secteur est d’ailleurs classé comme ‘désert médical’. Souffrant d’une rage de dent continue, l’homme s’est résolu à arracher sa dent seul. Avant d’en arriver à cette extrémité, il aura tout tenté pour obtenir un rendez-vous ; en vain, il contacte les urgences qui l’orientent vers des dentistes qui lui ont déjà émis un refus.
Elle m’a dit ‘fais pas ça’…
Au micro de BFMTV, Vincent Michot (c’est son nom) précise : « Je n’en pouvais plus. J’ai la douleur qui est là, le mal de tête, le mal de dent. Je ne peux pas manger, je ne peux pas parler parce que j’ai la dent qui me gêne la lèvre. Ni une ni deux, je dis à ma compagne: ‘je prends une pince, j’arrache la dent ! Elle m’a dit ‘fais pas ça’, je lui dis ‘si, si, c’est pourtant ce que je vais faire’. Et c’est ce que j’ai fait », continue l’ouvrier agricole.
La Charente-Maritime a (pourtant) lancé son ‘plan de santé’
Comme c’est souvent le cas (également pour les médecins), les dentistes présents sur un secteur ne prennent pas de nouveaux patients…Pas simple donc pour -par exemple- les nouveaux habitants.
Début 2020, le département de la Charente-Maritime (17) comptait 674 médecins généralistes libéraux, soit 10,5 médecins pour 10 000 habitants. Trop peu selon l’ensemble des élus. Depuis, la Charente-Maritime a lancé son ‘plan de santé’ (un dispositif d’un montant de 5 millions d’euros) pour permettre à son territoire d’être plus attractif mais les résultats ne sont visiblement toujours pas à la hauteur.
Le plan de santé de la région prévoit une aide au logement pour les internes souhaitant exercer dans le département à condition de rester sur le territoire durant 4 ans minimum ; il propose également un accompagnement à l’emploi pour les conjoints afin de favoriser la venue des médecins.