Attaque d’une base de l’ONU au Soudan du Sud : le conflit se durcit
58 personnes ont trouvé la mort ce jeudi, dans l’attaque d’une base des Nations Unies au Soudan du Sud.
L’assaut aurait également fait une centaine de blessés, ce qui laisse présager que le bilan pourrait être alourdi. Située à Bor, dans l’est du pays, cette base de l’ONU abrite actuellement des milliers de civils qui y ont trouvé refuge, fuyant les violences interethniques à l’œuvre dans le pays depuis plusieurs mois.
Toby Lanzer, chef des opérations humanitaires de l’ONU au Soudan du Sud, a déclaré qu’environ 350 jeunes hommes armés en civil ont ouvert le feu dans l’enceinte de la base, ajoutant que le but des assaillants était vraisemblablement de tuer le plus de personnes possible.
« Lorsque nous avons compris que nous étions attaqués, nous avons riposté. La réaction rapide des Casques Bleus de l’ONU à Bor –des Indiens, des Népalais et des Sud-Coréens- a sauvé des vies », a-t-il précisé.
Un conflit extrêmement meurtrier
Le conflit au Soudan du Sud, qui a éclaté le 15 décembre dernier sur une base de rivalité politique entre les forces loyalistes, et des miliciens fidèles à l’ancien vice-président Riek Machar, avant de dégénérer en crise ethnique opposant Nuer et Dinka, a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 900 000 déplacés.
Parmi eux, plus de 67 000 civils sont actuellement réfugiés à l’intérieur des bases de l’ONU, à travers tout le pays.
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a mis en garde mercredi contre un risque de famine. Selon l’Unicef, plus de 3,7 millions de personnes auraient un besoin urgent d’aide humanitaire, et près de 50 000 enfants seraient en danger de mort imminente.