Argentine : elle retrouve sa petite fille enlevée il y a 39 ans
En Argentine, l'une des femmes à l'origine des "Grands-mères de la Place de Mai" vient de retrouver sa petite-fille enlevée il y a 39 ans sous la dictature.
C’est sous la dictature que l’organisation “Les Grands-mères de la Place de Mai” fut fondée en 1977, en Argentine. Ses membres œuvrent depuis pour retrouver la trace des petits-enfants retirés à leurs familles entre 1976 et 1983. Ces grands-mères estiment que 500 bébés d’opposants politiques ont ainsi été volés à leur mère, quand ils n’étaient pas nés en captivité, pour être ensuite adoptés par des dignitaires du régime militaire, à l’origine de la disparition voire du décès de 30.000 personnes.
L’année ayant précédé la création des “Grands-mères de la Place de Mai”, le 24 novembre 1976, Clara A. était enlevée par un policier en voiture, après que sa mère fut assassinée durant un raid des forces de sécurité au domicile familial de La Plata (sud de Buenos Aires). Son père, absent lors de l’enlèvement, sera tué par balle huit mois plus tard.
Une Grand-mère de la Place de Mai retrouve sa petite-fille enlevée en 1976
Pendant des dizaines d’années et tous les 24 novembre, la photo de Clara bébé était diffusée dans l’espoir que celle-ci soit remise à ses proches légitimes, et en particulier sa grand-mère Maria. Nos confrères d’Europe1 nous rapportent en ce jour que les deux femmes viennent de se retrouver. Jeudi, la Fondation Anahi, que Maria avait créée en 1989 après avoir quitté la tête des Grands-Mères de la Place de Mai, a ainsi annoncé que Clara est désormais le 120ème enfant volé sous la dictature à avoir été identifié.
Un lien génétique déterminé à 99,9%
Sur la page Facebook de la fondation a été publiée une photo rassemblant notamment Maria et sa petite-fille, avec la légende suivante : “Après 39 ans d’infatigables recherches, (Maria) Chicha […] et sa petite fille Clara […] se sont retrouvées.” On nous informe au passage que Clara a témoigné de “persévérance pour trouver le moyen d’arriver jusqu’à sa grand-mère et de s’assurer à l’aide d’analyses de leur lien génétique”, maintenant sûr à 99,9%. Au mois de mars, sa grand-mère lui avait signifié dans une missive : “A 91 ans, mon vœu le plus cher est de t’embrasser et de me reconnaître dans ton regard, cela me ferait plaisir que tu viennes jusqu’à moi.”