Après son partenariat avec Shein, Pimkie écartée des fédérations françaises de la mode

Image d'illustration. Vêtements, armoire, dressingADN
L’enseigne de prêt-à-porter Pimkie a été écartée des principales fédérations françaises du secteur, conséquence directe de sa récente collaboration avec Shein, le géant chinois du e-commerce souvent critiqué pour ses pratiques sociales et environnementales.
Tl;dr
- Pimkie exclue de la Fédération après son partenariat avec Shein.
- Shein accusé de concurrence déloyale et pratiques controversées.
- Pimkie veut accélérer sa relance grâce à ce partenariat.
Un partenariat qui fait polémique
Depuis l’annonce du rapprochement entre Pimkie et le géant asiatique Shein, la tempête médiatique n’a cessé d’enfler dans le secteur français de l’habillement. La réaction ne s’est pas fait attendre : la Fédération des enseignes de l’habillement, membre influent de l’Alliance du Commerce, a décidé « à l’unanimité » d’exclure la marque française, soulignant ainsi la gravité de cette initiative jugée incompatible avec les valeurs défendues par la filière.
Des pratiques remises en question
Le cœur du débat repose sur les accusations visant le modèle économique de Shein. Selon les organisations professionnelles, ce dernier s’appuierait sur « le contournement des règles et une concurrence déloyale au détriment des enseignes créatrices d’emplois en France ». Les critiques vont plus loin : elles dénoncent également des « pratiques environnementales contraires à toute stratégie de transformation du secteur ». L’association entre Pimkie et une plateforme épinglée pour ses dérives place ainsi la marque tricolore hors du giron des engagements collectifs du secteur.
Une liste fournie d’infractions présumées est évoquée par les instances professionnelles :
- Pratiques commerciales trompeuses
- Faux rabais et informations mensongères aux consommateurs
- Mauvais respect des règles sur les données personnelles
- Usage massif du transport aérien pour livrer les marchandises
Toutes ces pratiques, soulignent-elles, ont déjà conduit à des condamnations en France et en Europe contre ces plateformes asiatiques.
Pimkie défend sa stratégie de relance
Face à cette exclusion retentissante, le PDG de Pimkie, Salih Halassi, tente d’apporter sa propre lecture. Il rappelle que depuis sa reprise il y a deux ans, la marque n’aurait reçu « aucun soutien des fédérations », insinuant que beaucoup prédisaient sa disparition. Pourtant, affirme-t-il, l’équilibre financier est proche : vingt magasins devraient ouvrir en 2025, suivis d’autres en 2026. Le partenariat avec Shein, selon lui, offrirait un véritable tremplin international grâce au programme « Shein Xcelerator », qui permettra aux produits Pimkie d’être distribués dans 160 pays via une plateforme logistique performante.
L’Alliance du Commerce monte au créneau
Pour mémoire, l’Alliance du Commerce, qui fédère plus de 26 000 magasins et emploie près de 150 000 salariés en France, juge que ce rapprochement porte atteinte à la transformation éthique et durable engagée par tout un secteur. Alors que Pimkie, fondée en 1971 et employant aujourd’hui plus de 700 personnes, sort à peine d’une période tumultueuse marquée par deux plans sociaux, son choix stratégique sème le trouble jusque dans les rangs des grandes enseignes françaises.