Amazon Prime : la FTC frappe fort contre les pratiques trompeuses

Image d'illustration. Amazon PrimeADN
Le géant américain de l'e-commerce a accepté de verser 2,5 milliards de dollars pour mettre fin à une action en justice intentée par la FTC concernant Prime. Les abonnés au service devraient prochainement recevoir une compensation financière dont le montant reste à préciser.
Tl;dr
- Amazon accepte de verser 2,5 milliards de dollars à la FTC pour des pratiques jugées trompeuses liées à l’abonnement Prime.
- Une partie de l’amende servira de pénalités civiles, l’autre sera distribuée aux clients impactés entre 2019 et 2025.
- L’accord impose des changements clairs dans le parcours utilisateur, avec transparence des tarifs et facilitation des résiliations.
Une sanction inédite pour Amazon
La nouvelle a de quoi marquer les esprits : Amazon vient d’accepter une transaction historique avec la Federal Trade Commission (FTC), prévoyant le versement de 2,5 milliards de dollars. Jamais encore l’entreprise américaine n’avait été condamnée à une telle somme par l’organisme fédéral. Ce règlement, qui fait suite à des accusations de pratiques jugées trompeuses autour de l’abonnement Amazon Prime, rebat les cartes dans le secteur du e-commerce.
Derrière l’accord financier : la défense des consommateurs
Dans le détail, l’amende se décompose en deux volets. D’un côté, un milliard de dollars sera reversé au titre de pénalités civiles – la seconde plus lourde infligée par la FTC après celle, colossale, contre Facebook en 2019. De l’autre, ce sont 1,5 milliard qui seront destinés aux clients impactés par les mécanismes contestés autour du service Prime. Sont notamment concernés ceux ayant souscrit via le « Single Page Checkout » entre juin 2019 et juin 2025. Les modalités exactes d’indemnisation seront supervisées par un tiers indépendant payé par Amazon, garantissant ainsi la distribution des fonds.
Des pratiques pointées du doigt
Tout est parti d’une action engagée en 2023 par la FTC. L’agence estimait que des millions d’utilisateurs s’étaient retrouvés embarqués dans un abonnement récurrent sans réel consentement explicite ni information claire sur les conditions. Selon l’ancienne présidente Lina M. Khan, « Amazon tricked and trapped people into recurring subscriptions without their consent, not only frustrating users but also costing them significant money ». Ces agissements auraient enfreint la section 5 du FTC Act, interdisant toute pratique commerciale déloyale, mais aussi le Restore Online Shoppers Confidence Act, imposant transparence et simplicité pour toute souscription ou résiliation.
L’impact sur tout le secteur numérique
Si d’autres entreprises ont déjà été soupçonnées d’utiliser des « dark patterns » pour orienter les choix des consommateurs, aucune n’avait jusqu’ici écopé d’une telle sanction aux États-Unis. La portée du règlement ne s’arrête pas là : désormais, Amazon doit intégrer un bouton clair permettant de refuser Prime et revoir totalement son parcours utilisateur — prix affiché sans ambiguïté, modalités de résiliation simplifiées… Une évolution que beaucoup pourraient bientôt devoir imiter ; l’Union européenne s’y intéresse également avec son projet de Digital Fairness Act, attendu pour 2027.
Pour mémoire, voici ce que devront mettre en place toutes plateformes visées à terme :
- Boutons explicites pour accepter ou refuser tout abonnement payant ;
- Mise en avant transparente des tarifs et renouvellements ;
- Simplification réelle des démarches de résiliation.
En somme, cette affaire marque peut-être un tournant dans la lutte contre les abus numériques et remet au centre du jeu les droits fondamentaux du consommateur en ligne.