Allier : pain et eau servis à des enfants dont les parents n’avaient pas payé la cantine
La somme impayée a été réglée le soir même, et la municipalité de Saint-Pourçain-sur-Sioule a indiqué qu'elle avait souhaité "faire un électrochoc aux parents".
Lundi 9 septembre, deux enfants d’une même famille se sont vus proposer du pain frais et de l’eau en lieu et place d’un repas classique à la cantine de l’école primaire de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier. La raison ? Les parents n’avaient pas réglé la note de cantine depuis un an.
Le maire LR Emmanuel Ferrand a expliqué : “Nous avons voulu faire un électrochoc aux parents de ces deux enfants. Que faire ? Appeler la gendarmerie ? Les laisser dans la cour ? Nous les avons installés dans une salle à part pour qu’ils ne soient pas avec les autres enfants et ne soient pas victimes de discrimination”, tout en précisant que la somme avait été réglée le soir même.
Un problème d’impayés à plus large échelle
Dans cette commune de 5.000 âmes, le problème n’est pas isolé selon le maire : “Nous avons 1/3 des parents qui ne règlent pas la cantine soit environ 50 familles dont 14 en réelle difficulté. Cela représente plus de 5.000 euros d’impayés par an”, rapporte le HuffPost. Lundi soir, une réunion était organisée avec les parents d’élèves.
Si certains ont soutenu le maire dans cette démarche, d’autres non, et ce jusque dans les rangs du personnel de l’établissement scolaire : “Je comprends que les impayés de la cantine soient compliqués à gérer pour la municipalité. Mais je suis en total désaccord avec la façon dont cette affaire a été menée. Ce sont des problèmes d’adultes. Des enfants n’ont pas à être privés de repas. J’ai vraiment été choqué”, indique l’un d’eux.
Le maire regrette mais se sent désarmé
Les réactions ont dépassé les limites de la petite commune, quelques responsables politiques dénonçant la méthode. Aujourd’hui à franceinfo, le maire a regretté : “Pour avoir voulu faire mon travail honnêtement, je suis devenu un paria de la République dont mes opposants se servent dans un but électoral avec gourmandise”. Avant d’ajouter : “Un jour, il n’y aura plus de maire en France, car on ne leur donne pas les moyens de gérer les communes, ni pour aider ceux qui souffrent, ni contre ceux qui profitent du système”.