Algérie : une course en soutien à une passante agressée alors qu’elle faisait son jogging
Samedi dernier, plusieurs centaines de personnes ont couru à Alger en soutien à cette joggeuse agressée par un passant qui lui reprochait de ne pas se trouver dans une cuisine avant la rupture du jeûne du ramadan.
Ils ont été nombreux, samedi dernier, à manifester pour la liberté de la femme après l’agression, la semaine passée en Algérie, d’une joggeuse à qui un passant avait reproché de ne pas faire la cuisine à une heure de la rupture du jeûne du ramadan.
Dans une vidéo publiée sur la toile, la victime, Ryma, avait expliqué qu’alors qu’elle courait, un homme lui avait lancé : “Pourquoi tu cours ? Ta place est dans la cuisine à cette heure-ci !” Et ce passant de l’avoir alors violentée. Toujours selon elle, l’un des policiers à qui elle a ensuite eu affaire lors de son dépôt de plainte lui aurait tenu des propos similaires : “Et toi alors ? Pourquoi es-tu allée faire du footing à cette heure-ci ?”
“Footing de la solidarité” à Alger pour la liberté des femmes
Samedi à Alger s’est tenu le “footing de la solidarité” qui, comme son nom l’indique, constituait un mouvement de soutien, ici à la jeune Ryma. Sur cinq kilomètres, entre 300 à 500 personnes, dont une majorité de femmes, ont couru sur la promenade des Sablettes.
Durant l’évènement, on a pu voir des participants brandir des panneaux sur lesquels étaient entre autres inscrits : “Ma place est où je veux” et “Ma place n’est pas à la cuisine”.
Un soutien également observé au Canada
Et si cet élan de solidarité s’est étendu aux réseaux sociaux avec la mise en avant du mot-dièse #kheliha_tranquille (laisse-la tranquille), de semblables courses ont également eu lieu “ailleurs dans le pays et dans le monde”, comme au Canada, d’après une vidéo postée sur la page Facebook d’AJ+ français.
Une joggeuse y explique que “c’est des actes comme ça qui montrent à toutes les femmes en Algérie qu’il faut continuer et puis que des petits détails comme aller courir et se faire plaisir, eh ben […] ça devrait être naturel et que c’est des filles comme Ryma qui vont dénoncer ce qui se passe, qui aident à changer les choses.”