Afrique du Sud : rejet d’une motion de censure contre Jacob Zuma
Sans surprise, le Parlement sud-africain a rejeté, hier, une motion de défiance déposée par l’opposition contre le chef d’Etat. Visé par plusieurs affaires de corruption, celui-ci est de plus en plus critiqué y compris dans son propre camp.
Jacob Zuma a du penser à Dilma Roussef pendant quelques instants. Comme l’ex-présidente brésilienne, il se retrouvait aujourd’hui menacé par une motion de défiance, mettant en danger son mandat. Mais les députés du Congrès National Africain (ANC) qui dominent largement le Parlement lui sont restés loyaux. La motion n’a ainsi recueilli que 126 voix pour et 214 votes contre.
Troisième tentative en un an
En moins d’un an, c’est déjà la troisième fois que Jacob Zuma se retrouve confronté à une procédure de censure ou de destitution. Le vote de ce jeudi 10 novembre a été provoqué par la publication, la semaine dernière, d’un rapport de la médiatrice de la République concernant la gestion des affaires de l’État.
Très épais, ce document questionnait l’influence de la richissime famille Gupta sur la politique du gouvernement. A la tête d’un puissant empire industriel et médiatique, celle-ci aurait ainsi offert un pot-de-vin de 40 millions d’euros au vice-ministre des Finances Mcebisi Jonas. Le rapport pointait aussi l’influence de la famille dans la nomination de ministres ou pour l’obtention de contrats publics. Si Jacob Zuma ne cache pas son amitié pour la famille d’origine indienne, il a en revanche toujours nié fermement ces allégations.
D’autres scandales
Ce n’est pas la première fois que le comportement du président est questionné. En juillet dernier, il avait été forcé par la cour constitutionnelle à rembourser 500.000 dollars à l’État. Elle avait alors jugée qu’il avait violé la constitution en refusant de rembourser les frais de rénovation de son domicile non liés à la sécurité : piscine, amphithéâtre…
Malgré cette victoire devant le parlement, de nouvelles menaces pèsent sur le président sud-africain. Ainsi, la justice pourrait reprendre les poursuites à son encontre pour corruption, fraude fiscale et racket abandonnées en 2009.