Afrique : les excisions et les mutilations sexuelles en sensible recul chez les filles de 0 à 14 ans
Une récente étude révèle que les excisions et les mutilation sexuelles sont en sensible baisse dans plusieurs pays d'Afrique, bien que la tendance se veut à la hausse dans d'autres. Les auteurs de l'enquête appellent maintenant au maintien de la sensibilisation.
Fléau particulièrement répandu en Afrique, les excisions et les mutilations sexuelles pratiquées sur de jeunes enfants y apparaissent moins nombreuses depuis le milieu des années 1990. C’est une étude se basant sur des données de l’Unicef qui a, mercredi, fait ce constat dans les colonnes de la revue BMJ Global Health (en anglais).
Le recul le plus important a été relevé en Afrique de l’Est, avec un chiffre de -7,3% par an enregistré entre 1995 et 2014. En Afrique du Nord, la chute se veut moins importante tout en restant notable, avec -4,4% de pratiques mutilantes par an observées entre 1990 et 2015. L’écart apparaît encore moins prononcé en Afrique de l’Ouest, où ce type d’opérations a ainsi baissé de 3% par an entre 1996 et 2017.
Baisse des mutilation sexuelles en Afrique, hausse au Yémen et en Irak
Nos confrères de franceinfo rappellent que sur le continent africain, les mutilations sexuelles continuent également d’avoir cours au Mali, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée-Bissau, à Djibouti ou encore au Soudan. Des pays où ces pratiquent concernent encore chaque année plus de 40% des enfants âgés de 0 à 14 ans.
Et si leur nombre d’actes de mutilation reste inférieur à celui des pays cités plus haut, le Yémen et l’Irak ont, de leur côté, connu une augmentation de 19,2% par an entre 1997 et 2015.
L’appel à un maintien de la sensibilisation
Le recul de ces pratiques dans plusieurs pays d’Afrique s’explique en grande partie par l’efficacité des campagnes de sensibilisation menées sur le sujet. Les auteurs de cette étude appellent par conséquent à maintenir la diffusion de l’information, parce que ces mutilations peuvent avoir de lourdes conséquences psychiques et sanitaires.
Chaque année, plus de 3 millions de petites filles risquent d’être mutilées en Afrique. En 2016, le site “Excision, parlons-en” estimait qu’au niveau mondial, ces pratiques concerneraient au moins 125 millions de femmes. Par endroits, les chiffres rendus officiels pourraient dépeindre une réalité biaisée, avec des pays qui passeraient ainsi sous silence de tels actes de peur d’être sanctionnés.