Abus sexuels dans l’Église : après les aveux du cardinal Ricard, une enquête ouverte
Dans un courrier, le cardinal Jean-Pierre a reconnu s'être "conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans".
C’est une nouvelle onde de choc qui secoue l’Église catholique. Dans un courrier, l’ancien archevêque de Bordeaux Jean-Pierre Ricard a avoué avoir eu un comportement “répréhensible” envers une adolescente de 14 ans, des faits remontant à 35 ans alors qu’il était curé à Marseille.
Saisie depuis le 24 octobre dernier, la justice a ouvert une enquête préliminaire pour “agression sexuelle aggravée”, et de leur côté les évêques ont annoncé une mesure d’aide à la gestion des affaires.
Un courrier adressé à la famille
Ouverte par la parquet de Marseille, cette enquête doit permettre de “vérifier dans un premier temps la nature exacte des faits dénoncés ainsi que leur datation et faire entendre l’ensemble des personnes ayant reçu des confidences ainsi que la personne qui en aurait été victime”.
Les aveux ont, d’après France Inter, été provoqués par un courrier des parents de la victime présumée à l’évêque de Nice à l’hiver 2022. Le parquer de Marseille précise qu’“À la suite de ce courrier Mgr Ricard aurait reconnu auprès de ce prélat avoir ’embrassé’ il y a plus de 40 ans la fille de ce couple”.
La procureure ajoute que le cardinal Ricard a appris “plus tardivement” la minorité de la jeune fille, prenant la décision de transmettre l’information à la justice.
Pas de détails sur les faits
D’après le parquet, Mgr Ricard aurait confié avoir “embrassé” celle qui était alors adolescente. Dans son courrier, celui qui est âgé de 78 ans aujourd’hui écrit ainsi sans donner d’autres détails :
Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables.
Constitution d’un “comité de suivi”
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a pour sa part indiqué avoir été informé également au mois de février dernier, mais nie formellement une dissimulation des informations. Eric de Moulins-Beaufort affirme avoir mené “un travail continu” avec la victime pour inciter aux aveux.
Mgr de Moulins-Beaufort a en outre annoncé la constitution d’“un comité de suivi auquel tout archevêque ou évêque ayant à traiter du cas d’un autre évêque pour des abus ou agressions sexuelles se référera afin d’être accompagné dans toutes les étapes de la procédure, présidé par une personnalité qualifiée et reconnue et composé de personnes aux compétences diverses”, ces dernières étant nommées par la CEF.