À quel seuil de revenu est-on classé « modeste » en France, selon plus d’un Français sur dix ?

Image d'illustration. Argent richesseADN
En France, plus de 10 % de la population vit avec des ressources limitées. Le seuil précis à partir duquel une personne est qualifiée de « modeste » dépend d’un revenu mensuel défini par les autorités et régulièrement réévalué.
Tl;dr
- 12,6 % de Français ont des revenus « modestes ».
- Plus de « modestes » qu’en moyenne dans l’UE.
- Être « modeste » : entre 1288 et 1610 € mensuels.
Des chiffres qui interrogent la place de la France en Europe
Le tout dernier rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), paru ce mercredi 24 septembre 2025, apporte un éclairage inédit sur la réalité sociale hexagonale. Selon les calculs affinés des chercheurs, 12,6 % des habitants en France vivent avec des revenus qualifiés de « modestes ». Un chiffre qui dépasse la moyenne européenne, établie à 11,7 %. Difficile de ne pas y voir un certain paradoxe pour ce pays qui occupe pourtant le rang de septième puissance économique mondiale.
La définition mathématique du « revenu modeste »
Mais que signifie réellement être considéré comme une personne aux ressources « modestes » ? La Drees distingue précisément deux catégories : sont dites « pauvres » les personnes dont le niveau de vie se situe sous les 60 % du niveau médian national ; celles qualifiées de « modestes » disposent d’un revenu compris entre 60 % et 75 % de cette médiane. Pour rendre plus concret cet indicateur parfois abstrait, voici quelques repères chiffrés : en 2023, l’Insee fixait le niveau médian à 2 147 euros par mois pour une personne seule. Résultat : un Français est classé dans la catégorie « modeste » si ses ressources mensuelles disponibles s’établissent entre 1 288 et 1 610 euros.
La France face à ses voisins européens
Ce constat place l’Hexagone au neuvième rang européen concernant la part cumulée de populations pauvres et modestes – soit celles vivant sous le seuil des 75 % du revenu médian. Pour être plus précis, cela représente au total 26,8 % des Français selon ces critères statistiques. En comparaison, certaines nations s’en sortent mieux : la Tchéquie, par exemple, ne compte que 21 % d’habitants dans cette situation. À l’opposé du spectre, d’autres pays affichent des taux bien supérieurs ; la Roumanie, notamment, atteint les 34,1 %. Quant à l’ensemble de l’Union européenne, il affiche globalement un taux cumulé de 28,7 %.
Lignes à retenir pour comprendre ces écarts
Pour y voir plus clair dans ce panorama européen, il convient enfin de rappeler quelques points essentiels :
- Niveau médian : point central pour définir pauvreté et modestie.
- PPA (Parité de Pouvoir d’Achat) : outil d’ajustement entre pays.
- Le positionnement français reste intermédiaire malgré son poids économique.
Au final – et même si chaque pays a ses propres réalités –, ces chiffres rappellent que le débat autour du pouvoir d’achat et du niveau de vie conserve toute sa pertinence au sein même d’une économie développée comme celle de la France.