À peine formé, le gouvernement Lecornu vacille déjà

Image d'illustration. Chaises vides en attente dans une salle d assemblée gouvernementaleADN
À peine constitué, le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu fait face à de graves dissensions internes, suscitant l’inquiétude sur sa stabilité. Les premiers jours du nouvel exécutif sont marqués par des tensions et un risque d’implosion.
Tl;dr
- Gouvernement Lecornu fragilisé dès sa formation.
- Vives critiques internes et de l’opposition.
- Risque élevé de censure parlementaire.
Un gouvernement déjà sur la sellette
À peine le nouveau gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu dévoilé, le spectre de l’instabilité gagne l’ensemble du paysage politique. Ce lundi 6 octobre 2025, alors que le Conseil des ministres doit se réunir pour la première fois autour d’Emmanuel Macron, les menaces de désunion n’ont jamais semblé aussi présentes.
Plusieurs membres influents des Républicains (LR), notamment leur chef Bruno Retailleau, expriment un mécontentement profond face à une équipe gouvernementale jugée bien éloignée de la « rupture » promise.
Doutes et colère chez Les Républicains
Dès la matinée, un conseil stratégique exceptionnel réunit les cadres LR, sous l’impulsion de Bruno Retailleau. La participation « exigeante » acceptée la veille n’a pas calmé les tensions internes. Le vice-président du parti, David Lisnard, va jusqu’à évoquer une possible démission si la présence LR au gouvernement se confirmait. L’équilibre entre les composantes du nouveau cabinet est pointé du doigt : sur dix-huit postes ministériels, seuls quatre reviennent à LR, tandis que Renaissance en obtient dix.
Parmi les griefs principaux figure le retour inattendu de Bruno Le Maire au ministère des Armées, considéré par certains à droite comme le symbole d’une gestion budgétaire contestée. Pour d’autres encore, le manque flagrant de renouvellement suscite l’incompréhension : douze ministres étaient déjà présents lors du dernier Conseil avant la chute du gouvernement Bayrou, il y a moins d’un mois.
L’opposition hausse le ton
Du côté des adversaires politiques, les réactions ne se font pas attendre. Marine Le Pen, sur X, cible tout particulièrement le come-back de Bruno Le Maire : « L’homme qui a mis la France en faillite ». Au sein du Rassemblement national (RN), une réunion au sommet est organisée dès 11 h pour envisager la suite à donner. Chez La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon fustige un « cortège de revenants », annonçant déjà une probable motion de censure contre ce qu’il considère comme un recyclage massif des anciens responsables LR.
Voici les principales critiques relayées par l’opposition :
- Recyclage d’anciens ministres décrié.
- Déséquilibre partisan dans la composition.
- Absence de rupture politique réelle.
Lecornu tente d’éteindre l’incendie
Dans ce contexte tendu, Sébastien Lecornu, conscient des dangers imminents pesant sur son équipe, cherche à défendre ses choix. Il met en avant un gouvernement « sans surprise », bâti sur « le socle commun » permettant encore au Parlement de trancher sans recourir au 49-3. Malgré tout, entre défiance ouverte au sein même du camp présidentiel – certains députés MoDem regrettant un manque de changement – et pressions croissantes venues tant de la droite que des autres oppositions, l’horizon reste chargé d’incertitudes pour cette nouvelle équipe exécutive.
À peine formé, le gouvernement Lecornu pourrait bien devoir faire face à une première épreuve majeure devant l’Assemblée nationale dès mardi.