À Montpellier, une “danse macabre” contre la mort du spectacle vivant
Une communauté artistique locale organisait ce samedi 12 décembre en soirée une flashmob pour dénoncer la mort du spectacle vivant suite à la décision de garder fermées les salles de spectacle jusqu'au 7 janvier.
L’appel lancé par trois danseuses chorégraphes montpelliéraines était on ne peut plus explicite : “Pour tous les oubliés, les inutiles, les non-essentiels… Et si nous dansions ?” Environ 200 artistes ont répondu présents, ce samedi, au pied du Corum, qui abrite l’opéra Berlioz et le Palais des congrès de Montpellier, pour une “performance revendicative” en musique pour dénoncer un problème bien réel et des plus inquiétants.
Près de 200 artistes locaux réunis à Montpellier pour dénoncer la mort du spectacle vivant
Pour Anaïs Pensé, artiste chorégraphe et intermittente du spectacle, “On est tous démolis. Du jour au lendemain, sans concertation, on demande aux salles de spectacle de continuer à baisser le rideau alors que toutes les mesures sanitaires ont été mises en place et peuvent être respectées. Nous voulons nous faire entendre pour dénoncer cette injustice.” Marie, comédienne et chanteuse, avait quant à elle pour mission de lire la lettre qu’Ariane Ascaride avait adressé à Emmanuel Macron le 30 octobre : “C’est tout un secteur qui s’effondre. Les petites compagnies de théâtre ou les musiciens isolés ne reçoivent pas d’aides. La reprise va être catastrophique.”
Une “danse macabre” pour interpeller le gouvernement
Aude Lamperier, professeure danse à l’arrêt forcé depuis début octobre, est fataliste : “Nous définir comme non-essentiels nous condamne à une mort économique. […] Beaucoup d’écoles de danse, de musique ou de théâtre sont organisées sous forme associative. Comme elles ne peuvent plus assurer les cours, elles doivent rembourser leurs adhérents. Or sans cotisations, elles ne peuvent plus fonctionner. Comment va-t-on survivre ?” Malgré d’énormes disparités des status dans le monde artistique, “tous les acteurs traversent une situation dramatique car les aides de l’État, quand elles existent, ne sont pas adaptées.”
Suite à l’organisation de ce rassemblement, de cette “danse macabre”, le collectif Les Essentiels, créé le 20 novembre dernier afin justement de réunir des artistes du spectacle vivant de la région, attend que le gouvernement revoie sa copie. Il y a fort à parier, malheureusement, que ce ne sera pas le cas.