13 Novembre : Sanctionné pour ne pas avoir respecté le recueillement, un pompier attaque sa hiérarchie
Le soldat du feu avait à l’époque décidé de se recueillir seul alors que sa hiérarchie avait organisé un hommage collectif dans la caserne.
C’est un dossier particulièrement délicat que va devoir juger le tribunal administratif de Pau. Après avoir été mis à pied pour ne pas avoir voulu respecter la minute de silence collective effectuée dans sa caserne suite aux attentats du 13 novembre 2015, un pompier de la caserne de Roquefort (Landes) a décidé de saisir la justice contre sa hiérarchie.
Suspendu 6 mois
Ce sont nos confrères de France Bleu Gascogne qui relaient l’information. L’affaire remonte au 16 novembre 2015, soit 3 jours après les attaques de Paris. Une minute de silence est alors organisée dans toute la France pour rendre hommage aux victimes à l’initiative du gouvernement.
Dans les casernes françaises, cet hommage sera rendu collectivement sous les drapeaux en berne. Mais à Roquefort, un ancien pompier de Paris, sergent-chef et soldat du feu depuis 20 ans, décide de ne pas se joindre à ses camarades pour la minute de silence. Une attitude dénoncée par sa hiérarchie qui, après près de 2 ans de procédure, décide d’une exclusion temporaire de 6 mois fermes.
Il voulait se recueillir seul
Une sanction que conteste le soldat du feu pour plusieurs raisons. Selon son avocat, la première est que son client voulait se recueillir seul, ce qu’il a fait en toute intimité. Rien n’indiquait dans le décret pris par Manuel Valls que l’hommage devait être organisé de manière collective. L’ordre donné à Roquefort serait donc « un ordre illégal qui peut faire l’objet d’un refus. Au-delà de ça, cela pose la question de la liberté d’opinion et de conscience des fonctionnaires. Le débat peut donc être très intéressant. »
Aussi, l’avocat avance une procédure extrêmement longue. Lancée 28 novembre 2015, la procédure n’a finalement abouti que le 28 juin 2017, soit 20 mois après les faits. Le pompier réclame 10 000 euros de dommages et intérêts et 1500 euros pour couvrir les frais de justice. Il a été réintégré suite à sa sanction au centre de secours de Morcenx.