10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent : grâce demandée pour Jacqueline Sauvage
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi sur la place parisienne du Châtelet pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage. En octobre 2014, cette femme avait été condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent.
Le 10 septembre 2012, après avoir vécu plusieurs dizaines d’années sous les violences et les abus sexuels d’un mari qui s’en prenait également à ses filles, Jacqueline Sauvage avait tué son compagnon de trois coups de fusil tirés dans son dos.
Durant l’audience tenue en octore 2014, les filles du couple avaient manifesté leur soulagement quant au décès de leur père, disparu à l’âge de 65 ans. Et alors que l’avocate générale avait requis de 12 et 14 ans de prison à l’encontre de la mère, cette dernière écopera de 10 ans de réclusion criminelle en première instance par la cour d’assises du Loiret.
Grâce présidentielle demandée à Paris pour Jacqueline Sauvage
Une peine que plusieurs dizaines de personnes ont tenté de faire annuler samedi, sur la place du Châtelet à Paris. Rassemblées par un appel lancé sur Facebook, les manifestants ont brandi plusieurs banderoles pour attester, à leur sens, d’un jugement incompréhensible contre Jacqueline Sauvage : “Battue, violée, humiliée… emprisonnée”, “Les coups ou la prison“, “Deux bourreaux : le mari et la justice”… Le Figaro nous rapporte que l’actrice Eva Darlan se trouvait parmi eux pour demander à ce que cette mère de famille de 66 ans bénéficie de la grâce de François Hollande.
Plus de 92.000 signatures recueillies par une pétition
Coralie Ribier, organisatrice de la manifestation, explique sa démarche : “J’en avais assez qu’on ne fasse que compatir pour se donner bonne conscience, je me suis dit qu’il fallait agir”, tout en déplorant que seules plusieurs dizaines de personnes aient participé au rassemblement alors qu’ils étaient censés être un millier. L’objet de cette récente manifestation : le 4 décembre dernier, la cour d’assises du Loir-et-Cher a confirmé en appel la condamnation à 10 ans d’emprisonnement prononcée il y a un peu plus d’un an. D’après l’une des avocates de Mme Sauvage Me Tomasini, une seconde demande de grâce a été émise “par des députés de droite et de gauche, notamment Valérie Boyer”. Me Tomasini appelle pour sa part à une libération conditionnelle de sa cliente ainsi qu’à une “redéfinition de la légitime défense, pour qu’elle prenne en compte, comme au Canada, l’état post-traumatique des femmes victimes de violences conjugales”. À noter par ailleurs qu’une pétition réclamant elle aussi la grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage a déjà récolté plus de 92.000 signatures sur les 150.000 requises.