Vosges : Un patron contraint de saboter ses machines avant la vente d’une usine
L’ensemble des outils de production ont été détruits sur ordre de la maison-mère du groupe pour éviter que les concurrents s’en emparent.
C’était l’un des fleurons du patrimoine industriel français, mais la papeterie de Docelles dans les Vosges a fermé ses portes en 2014, car elle ne parvenait plus à remplir son carnet de commandes.
Depuis, l’avenir du matériel de production de l’usine appartenant au groupe finlandais UPM est en suspend et une vente aux enchères organisée ce mardi devait permettre de dilapider ces machines. L’une des pièces maîtresses de cette vente, machine à papier capable de produire 1 200 mètres de papier à la minute, a été sabotée par le patron des lieux sous ordres de sa maison-mère.
100 millions d’euros
Ce sont nos confrères du Monde qui relaient l’information. La vente aux enchères doit donc avoir lieu demain à Épinal. Dans les lots, cette machine à papier allemande qui, neuve, se négocie aux alentours de 100 millions d’euros et qui était estimée à 1 ou 2 millions d’euros pour la vente.
Pas étonnant dès lors de voir de nombreux concurrents du groupe UPM lorgner sur ce lot. C’est pour cela que le papetier finlandais a donné l’ordre au directeur de la branche française du groupe de saboter la machine pour éviter qu’elle ne parte à la concurrence pour une somme dérisoire.
La machine inutilisable
Les uns après les autres, les cylindres de la machine à papier ont donc été percés pour la rendre inutilisable et de nombreuses autres pièces ont été brisées. Dans l’état, il ne serait pas rentable pour les concurrents de racheter cette machine pour la remonter ailleurs. Cette dernière devrait donc se vendre au prix de la ferraille tout comme de nombreux autres lots, eux aussi mis à sac.
Une bien triste fin pour cette usine qui est la plus vieille usine de France, car ouverte en 1948. Elle était également la plus vieille papeterie d’Europe.