Violée durant des années par un homme qu’elle pensait être son père
C'est aujourd'hui que doit être rendu le verdict d'une affaire où une jeune femme affirme avoir été violée bien avant sa majorité, et pendant plusieurs années, par un homme qu'on lui avait présenté comme étant son père.
Le procès de Bamo M., 54 ans, s’est ouvert vendredi devant la cour d’assises de Paris pour viols sur mineure par personne ayant autorité. L’histoire de la jeune victime débute en 2006, quand on la fait partir de République démocratique du Congo, son pays natal, pour la France. On lui assure qu’elle y rencontrera son père et qu’elle y fera ses études.
Cette jeune fille, alors âgée de 12 ans, arrive dans l’Hexagone sous une fausse identité. C’est chez une tante qu’elle séjourne d’abord, puis à l’hôpital après le diagnostic d’un diabète. Une tentative de viol attribuée à son oncle va ensuite conduire un juge à placer la jeune fille chez son présumé père.
Violée par son supposé père, elle tombe enceinte à 14 ans
Les ennuis de la jeune Congolaise vont malgré tout se poursuivre. À la barre, quand la présidente lui a demandé où dormait-elle, la victime a répondu : “Dans son lit. Au bout d’un mois, un jour, je me suis réveillée. Il était en train de me pénétrer. Il m’a expliqué que c’était normal, parce que tous les pères le faisaient avec leurs enfants.”
Dans des propos rapportés par Le Parisien, elle ajoute qu’“après, c’est devenu une habitude. Il continuait toute la journée. Je disais pas non.” Jusqu’à devenir insensible à ces agressions. À l’âge de 14 ans, l’adolescente tombe enceinte et avorte.
Le prévenu avance que la victime s’est servie de lui
On apprend de même que son supposé père lui fournissait du cannabis, lui imposait l’utilisation de sex-toys ainsi que le visionnage de films pornographiques. Même si la jeune fille finit par être placée, elle ne peut s’empêcher de retourner vers cet homme : “Je ne savais pas où aller. Je ne voulais pas devenir l’enfant de l’État qui n’a pas de famille.”
Alors que des analyses ont attesté que Bamo M. était bien le père de l’enfant avorté en 2009, le prévenu a prétendu avoir été abusé par la victime, invoquant une histoire de “sorcières” et de “mari de nuit” : “Chez nous, une femme peut utiliser un homme sans qu’il le sache !” Le verdict est attendu pour aujourd’hui. Si sa culpabilité est avérée, Bamo M. devra se soumettre à 20 ans de réclusion.