VIH : un magazine autrichien imprimé avec le sang de séropositifs

Santé
Par Sebastien Veyrier,  publié le 4 mai 2015 à 11h30, modifié le 4 mai 2015 à 13h34.

Un magazine autrichien a fait le choix d’imprimer sa Une avec du sang de personnes contaminées par le VIH pour sensibiliser les gens à la maladie.

Pour sensibiliser l’opinion sur le virus du Sida, le magazine autrichien Vangardist a décidé de frapper un grand coup au risque de heurter l’opinion. L’équipe de cette publication a pris le parti d’imprimer sa Une avec du sang de personnes séropositives afin de sensibiliser le public sur la stigmatisation dont sont victimes les personnes porteuses du VIH.

Hausse de 80 % des cas de VIH

En plus de cette Une imprimée avec un mélange de sang et d’encre, le magazine propose une édition spéciale affichant les portraits de personnes séropositives. Selon Jason Romeyko, directeur de création à l’agence Saatchi & Saatchi Switzerland qui a participé à la création de cette campagne-choc, “Il y a eu une hausse de 80 % des cas de VIH au cours des dix dernières années, selon l’Organisation mondiale de la santé, et c’est choquant”. Une recrudescence due au manque de communication sur le sujet selon l’agence de pub.

Avec le magazine, l’objectif assumé est de faire rentrer les gens en contact avec le VIH comme « ils ne l’ont jamais été auparavant » en les confrontant de façon frontale à la maladie.

Aucun risque de contamination

Pour créer l’encre d’un genre inédit de sa couverture, Vangardist a fait appel à trois donneurs d’horizon divers. Un homme originaire de Berlin de 26 ans homosexuels se considérant comme l’homme “le plus normal de la planète”. Le deuxième est une femme de 45 ans infectée par son mari qui ne l’a pas informée qu’il était porteur du VIH et le troisième est un homme diagnostiqué récemment.

Bien entendu, les 3.000 exemplaires du magazine imprimés avec le sang contaminé ne comportent aucun risque pour les lecteurs. Le virus du sida meurt en 30 minutes lorsque ce dernier se retrouve hors du corps humain. Des précautions supplémentaires ont été prises et le sang a été pasteurisé avant d’être mélangé à l’encre. Jason Romeyko indique que de nombreuses personnes hésitent encore avant de prendre le magazine en main lorsqu’elles sont informées de la nature de l’offre qui le compose.