Vignoble bordelais : 57 millions d’euros débloqués pour la campagne d’arrachage

Des vignes dans le bordelaisWikipedia
Confrontés à une grave crise, les viticulteurs bordelais ont validé un plan exceptionnel du sauvetage du vignoble qui passera par l'arrachage de milliers d'hectares.
Nous l’évoquions il y a quelques semaines, le vignoble bordelais est confronté à une crise sans précédent. Entre surproduction, aléa climatique et chute de la consommation de vin, la profession doit absolument se réinventer pour passer ce cap difficile.
L’un des points centraux passe par une campagne d’arrachage à grande échelle de la vigne afin de se recentrer sur une production plus qualitative que quantitative. Pour ce faire, l’État et le comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) viennent d’annoncer un plan de sauvetage exceptionnel pour une enveloppe de 57 millions d’euros.
9500 hectares à arracher
Comme l’indique Sud Ouest, une assemblée générale du CIVB était organisée ce lundi 17 avril pour entériner le plan de sauvetage discuté depuis plusieurs mois déjà. L’un des points les plus importants concernait les aides allouées dans le cadre d’une campagne d’arrachage sanitaire censé réduire la production et surtout, éviter de se retrouver avec des parcelles à l’abandon.
Finalement, une aide de 6000 euros par hectare a été décidée pour les vignerons volontaires. L’objectif total est d’arracher l’équivalent de 9500 hectares. De plus, une aide de 2000 euros par hectare supplémentaire financée par la région Nouvelle-Aquitaine pour les viticulteurs qui souhaiteront mettre à profit ces parcelles pour se diversifier.
Reconstruire l’image du vignoble
En plus de ce plan d’arrachage, une vaste campagne de communication sera mise en place pour redorer le blason du vignoble bordelais. « Terroirs de Bordeaux » sera déployée en septembre et mettra notamment en avant les accords mets/vins et fera la promotion du vin rouge dont la consommation est en berne. Des campagnes de communication à l’international seront également mises en place.
Quel plan de financement
Au total, le plan de sauvetage voté ce 17 avril disposera d’une enveloppe de 57 millions d’euros. L’État y apportera 38 millions d’euros, l’interprofession de son côté en apportera 19 millions qui seront notamment financés par un emprunt de 14 millions d’euros.
L’enjeu est de taille pour le CIVB alors que près d’un tiers des vignerons du Bordelais doivent aujourd’hui faire face à d’importantes difficultés. Aujourd’hui, la surface du vignoble est de 100 000 hectares et la surproduction estimée à 1 million d’hectolitres.