Vienne : une mairie porte plainte contre un enfant handicapé de 5 ans pour violences scolaires
La mairie de La Villedieu-du-Clain, dans la Vienne, a porté plainte contre un enfant handicapé de 5 ans pour violences scolaires. Une démarche "immonde" selon la mère du garçonnet.
C’est en ce tout début de semaine que l’on apprend, par nos confrères de France Bleu Poitou, que la mairie du village de La Villedieu-du-Clain, dans la Vienne, a porté plainte contre un enfant handicapé de 5 ans pour violences scolaires. C’est le vendredi 6 décembre dernier que la mère du petit garçon a appris le dépôt de plainte auprès de la gendarmerie. La démarche avait été effectuée le 11 octobre de cette année, et pour Vanessa, cette action apparaît impensable : « Je suis tombée des nues […] Cette plainte est immonde ! Je trouve ça hallucinant que l’on puisse porter plainte contre un enfant de 5 ans et demi qui relève en plus d’un dossier MDPH [NDLR : Maison Départementale des Personnes Handicapées] ».
Un enfant handicapé visé par une plainte après avoir mordu une ATSEM
L’enfant, indique sa mère, « aurait mordu une ATSEM », soit un Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles. Vanessa appelle aujourd’hui à une main tendue plutôt qu’à une gifle au vu de sa situation familiale : « Je suis consciente que mon enfant a des troubles du comportement et une agressivité qui est exacerbée avec les autres élèves et les adultes, j’en discute souvent avec l’enseignante. Mais j’aimerais avoir du soutien plutôt que l’on m’enfonce; c’est dur en tant que maman seule, je gère déjà mon fils aîné de sept ans qui est autiste, car il n’y a pas de place à l’heure actuelle en IME [NDLR : Institut Médico-Éducatif] ».
La mairie estime que les autres élèves sont « en danger »
Contactée, la maire de La Villedieu-du-Clain Isabelle Domont dit n’avoir pas eu d‘ »autres issues » que de porter l’affaire devant les tribunaux : « C’est pour venir en aide au personnel de l’école qui était en grande détresse, j’avais fait un courrier au département qui est resté sans suite. » Selon l’élue, le comportement du garçonnet mettrait « les autres élèves en danger », avec des violences qui auraient ainsi « empiré » en trois ans : « C’était des coups de crayon dans les cuisses, une fois je l’ai surpris en train de jeter son sac, il avait blessé l’institutrice à la lèvre, il tirait les cheveux, il y a aussi des crachats et beaucoup de griffures ». Mme Domont assure que cette plainte vise à « apporter une aide » à l’enfant. Suite au dépôt de plainte, la mère du garçonnet l’a inscrit dans un établissement d’une commune environnante, avec un allègement du temps scolaire accordé afin de « prendre en considération [les] besoins particuliers [de l’enfant] et laisser le temps nécessaire aux soins. »