Versailles : deux ans ferme pour une prêtresse animiste condamnée pour abus de faiblesse
Mardi, la cour d'appel de Versailles a condamné une prêtresse animiste de 67 ans pour abus de faiblesse. La prévenue a également été reconnue coupable de sévices graves envers des animaux domestiques.
Le dossier qui vient possiblement de se refermer avait été ouvert il y a de cela dix ans. C’est en effet en 2008 que les renseignements généraux avaient diffusé une notice d’alerte concernant les agissements d’une prêtresse animiste. Cette femme aujourd’hui âgée de 67 ans a finalement été condamnée mardi par la cour d’appel de Versailles pour abus de faiblesse.
La prévenue était accusée par douze de ses anciens fidèles, des plaignants par ailleurs tous originaires des Antilles, de les avoir mis sous son emprise et abusés, parfois pendant plusieurs dizaines d’années. Des accusations, précise BFMTV.COM, qui ciblaient également la famille de Mélite J., surnommée “Maman”.
Une prêtresse animiste surnommée “Maman” poursuivie par douze anciens fidèles
Me Frédéric Aguillo, représentant de sept parties civiles, a énoncé les étapes de “rupture avec la famille” observées dans cette affaire, qui constituent “quasiment tous les critères d’une dérive sectaire”. Les fidèles ont ainsi été progressivement délestés de leur esprit critique en plus d’avoir été amenés à s’endetter pour le bien de cette communauté.
Certaines victimes ont ainsi contracté des prêts pour des versements qui pouvaient atteindre les 180.000 euros. L’avocat a évoqué le cas de cette femme séparée d’avec son mari qui pensait avoir trouvé avec cette “famille” un réconfortant soutien. Sauf qu’elle aura fini par y être contrainte à une activité de couturière telle qu’elle ne voyait plus ses enfants.
Aussi reconnue coupable de sévices graves sur animaux domestiques
Pour Me Frédéric Délaméa, l’avocat des prévenus, les versements mentionnées ne seraient qu’affabulations : “Ce sont des affirmations unilatérales. Il n’y a rien d’autres que les déclarations des plaignants”, le défenseur ayant au passage estimé que l’on faisait davantage ici “le procès d’une religion”.
Mais justement, étant donné que Mélite J. se livrait au sacrifice de poulets et de chèvres au profit de son culte, elle a également été reconnue coupable de sévices graves envers des animaux domestiques. Au final, la principale prévenue a été condamnée à quatre ans de prison dont deux avec sursis ainsi qu’à 750.000 euros d’amende. L’avocat général avait au passage requis deux ans de prison dont un assorti de sursis et 10.000 euros d’amende contre le mari de la sexagénaire et leurs filles jumelles, et ce pour complicité.