Vendée : elle se fait raccrocher trois fois par le SAMU du fait de son accent
Le 5 août dernier à La Roche-sur-Yon, en Vendée, une femme a appelé le SAMU pour signaler une agression. À trois reprises, on lui a raccroché au nez, manifestement pour son accent.
Les faits se sont produits le jeudi 5 août dernier au matin à La Roche-sur-Yon, en Vendée. Une coiffeuse était en plein travail quand une collègue du tabac PMU l’a alertée d’une agression sur deux employés de l’épicerie asiatique. Dans des propos rapportés par Le Journal du Pays Yonnais, la coiffeuse dit s’être vu demander “d’appeler les secours” sans délai. Yanilis s’est alors exécutée, même si dans un premier temps, c’est la police qu’elle a contactée.
Des collègues épiciers se font agresser, elle tente d’expliquer la situation au SAMU
Après avoir composé le 15, Yanilis a exposé la situation où des “personnes […] venaient de se faire agresser”. L’appel a tourné court, l’interlocutrice de la coiffeuse lui ayant ainsi raccroché au nez. Yanilis a pensé qu’il pouvait s’agir d’une erreur. Elle a alors rappelé le numéro, et d’avoir entendu : “Madame, je veux parler avec quelqu’un qui parle français.” Là aussi, elle s’est fait raccrochez par le SAMU, avant de connaître la même déconvenue une troisième fois.
Un policier réprimande les secours
Yanilis raconte que pendant qu’elle était dans l’impossibilité de solliciter une ambulance, elle voyait “la dame par terre se vider de son sang, devenir pâle et commencer à perdre connaissance”. C’est au quatrième appel au SAMU que la situation s’est débloquée : “j’ai réussi à mettre la main sur une Française qui a pu parler avec eux”. Les secours tardant à arriver, Yanilis a rappelé le 15. Elle a alors passé le téléphone à un policier : “Il leur a dit : qu’est-ce que vous foutez ?”. Les victimes ont finalement pu être sauvées, un “miracle” selon Yanilis : “ils ont fait du chichi parce qu’ils ne voulaient pas parler à quelqu’un qui a un accent, alors qu’il y avait une vie en jeu. Je ne m’attendais pas à ça au XXIe siècle”. Cette Franco-dominicaine arrivée dans l’Hexagone en 2010 n’avait pourtant jamais été reprise sur son accent quand elle était passée par Marseille et Grenoble.