Urvoas ne veut pas créer de “poudrières” dans les prisons
En confirmant sa volonté de transmettre prochainement à Manuel Valls des propositions pour lutter contre la surpopulation carcérale, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas réfute dans le même temps l'idée de créer des "poudrières" dans ces établissements.
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas est un homme particulièrement occupé. D’ici la fin de ce mois de septembre, il communiquera ainsi sur la construction de nouvelles prisons sur le sol français. Mais avant cela, il aura transmis à Manuel Valls ses idées pour répondre à la surpopulation carcérale.
Dans un entretien accordé au JDD, M. Urvoas a détaillé sa démarche à venir : “La semaine prochaine, je vais faire des propositions au Premier ministre pour lutter contre la surpopulation en prison. Mais je ne préconise pas l’ouverture d’établissements dédiés pour les terroristes. J’exclus les prisons ‘spéciales’ […]. Il ne faut pas créer des poudrières.”
Prisons dédiées aux terroristes : Urvoas pas favorable
Suite à l’agression, survenue dimanche dernier, de deux surveillants de la prison d’Osny par un détenu radicalisé, le ministre affirme avoir “pris des décisions qui vont entrer en application progressivement à compter de ce lundi. La première priorité, c’est d’éviter la communication entre ces détenus et le reste de la détention, et que l’on évite aussi les regroupements massifs. Il faut à tout prix éviter les phénomènes de concentration. C’est une priorité absolue, ce qui est, en situation de surpopulation, un véritable défi.”
Sécuriser les bâtiments et protéger les personnels
Et de poursuivre : “Le deuxième objectif, c’est une sécurisation renforcée des bâtiments. Chaque semaine, je me déplace dans des prisons et je vois bien qu’il y a encore des zones dans les établissements qui sont ‘hors le regard’. Cela doit vite cesser.
Mon troisième objectif, c’est la protection des personnels. J’ai signé en juillet une dépêche de politique pénale demandant à tous les procureurs de requérir avec la plus grande fermeté contre les actes de violence visant les surveillants.” Jean-Jacques Urvoas rappelle que plus de 2.760 agressions ont déjà été commises en 2016, alors que l’an passé, 4.000 actes de ce type avaient été relevés.