Une arnaque aux numéros surtaxés dégage 38 millions d’euros en 3 ans
Les employés d’une entreprise française qui participait à cette combine ont été mis en examen.
Si vous utilisez les réseaux sociaux, vous avez certainement déjà vu passer ce type de message. « Place offerte pour Disneyland”, “Smartphone à 1 euro”… des offres alléchantes qui permettent de bénéficier d’un bon plan contre l’échange de quelques SMS ou d’un appel sur un service téléphonique. Bien entendu, les messages envoyés ou les coups de fil sont surtaxés et la récompense promise n’arrive jamais.
Si la ficelle semble bien grosse, elle piège pourtant des milliers de personnes chaque année au point de devenir extrêmement lucrative. Les autorités françaises viennent de lever le voile sur l’une de ses arnaques à laquelle participait une société du nom de Viva Multimedia dont 4 dont salariés viennent d’être mis en examen. La PME aurait récolté 38 millions d’euros en trois ans à peine grâce à un système bien huilé.
Une arnaque très efficace
Ce sont nos confrères du Parisien qui dévoilent l’information. Viva Multimédia est soupçonnée d’avoir fourni les numéros de téléphone qui ont permis la mise en place de cette arnaque au “Ping Call”.
Le système est très simple. Il consiste à inonder les réseaux sociaux ou les messageries SMS des particuliers de messages demandant de rappeler un numéro surtaxé. Si le surcoût est négligeable pour l’utilisateur, la multiplication des appels permet à la société à l’origine de l’arnaque d’engranger des sommes colossales. Ainsi, dans le cas de Viva Multimédia, ce sont 38 millions d’euros qui auraient été récoltés de la sorte en 3 ans.
La comptable avoue
L’entreprise a attiré l’oeil de la justice, car son numéro apparaissait en tête des plateformes de signalement anti-arnaque. Une enquête est alors commandée à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) par le parquet de Paris.
Pendant les investigations, la société est mise sous surveillance et son patron est régulièrement convoqué pour s’expliquer sur la manière dont il pouvait dégager de telles sommes. Il faut dire que le patron et les 3 employés incriminés se versaient des salaires colossaux (760 000 euros par an pour le responsable, 560 000 euros pour le comptable et 550 000 euros pour les deux techniciens).
À chaque interrogatoire, le patron déclarait qu’il n’était pas au courant de l’utilisation des numéros qu’ils fournissaient à ses clients et qui permettaient la mise en place de l’arnaque. Une perquisition menée dans les bureaux de l’entreprise en septembre 2017 permettant de retrouver des documents prouvant le contraire et les aveux de la comptable finiront par le confondre.
Les quatre suspects ont été interpellés et placés en garde à vue avant une mise en examen pour ont été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « blanchiment ». Le cinquième salarié de l’entreprise, qui percevait une rémunération “normale” a été mis hors de cause.