Un tsunami au Lac Léman ? Cette catastrophe s’est déjà produite
Le Tsunami est souvent redouté et tout le monde se souvient du dégât assez incroyable en 2004. Dans la revue scientifique Nature Géoscience, il est expliqué que le lac Léman n’est pas à l’abri d’une telle catastrophe même s’il est privé de façade maritime.
C’est l’université de Genève qui s’est intéressée à l’importance d’un tsunami. La situation s’est déjà produite en l’an 563. Les rives du lac avaient été dévastées par une énorme vague. Cette catastrophe est connue sous le nom de Tauredunum. Les récits historiques nous permettent aujourd’hui de comprendre l’ampleur des dégâts. C’était un éboulement de la montagne en Valais qui était la cause du tsunami. Les villages, les troupeaux, les ponts et les habitants avaient été emportés par la vague. Cette dernière fut également meurtrière. L’équipe de Katrina Kremer a étudié les profondeurs du lac. L’enquête a permis de découvrir un dépôt de sédiments géants sous le lit du lac. Les chercheurs ont remarqué qu’il s’étendait sur 5km de large et plus de 10km de long.
Une vague de 8 mètres à Genève
Son épaisseur est de 5 mètres pour un volume de 250 millions de m3. Ainsi, il représente 100 000 piscines olympiques. Grâce aux technologies de datation, son équipe a pu dater le dépôt. Ce dernier remonterait à l’an 381 et 612. Il est difficile de proposer des chiffres exacts, mais cela met en évidence l’ampleur de la situation. Avec une simulation informatique, les chercheurs ont montré qu’une vague de plus de 13 mètres était présente à Lausanne et 8 mètres à Genève. Avec une reconstitution de la catastrophe de l’époque, son équipe a pu estimer que la hauteur de la vague permettait à l’eau de s’infiltrer au-dessus des murs de cité et tout aurait été dévasté.
Pourrions-nous vivre ce phénomène ? Les chercheurs envisagent un éventuel tsunami. Aujourd’hui, rien ne permet de répondre non à cette question. Les conséquences pourraient être totalement désastreuses puisque les rives du lac accueillent plus d’un million de personnes. Avec la même vague de 8 mètres, le bilan des morts pourrait être très élevé. Les chercheurs ont également indiqué que la ville de Genève était fragile, la configuration du lac a la capacité d’amplifier l’amplitude des ondes. Il faut savoir que l’éboulement ne s’est pas produit dans l’eau, mais dans la plaine du Rhône. Aujourd’hui, les chercheurs veulent sensibiliser les populations, les tsunamis peuvent se produire dans des lacs.