Un satellite de l’Agence spatiale européenne a failli percuter l’un de ceux de SpaceX
Le satellite d'observation de l'Agence spatiale européenne a dû modifier sa trajectoire. Ce genre d'incidents pourrait se multiplier avec le nombre croissants d'objets au-dessus de nos têtes, qu'il s'agisse de débris ou de satellites en fonctionnement.
Mardi, l’agence spatiale européenne (ESA) a annoncé avoir dû modifier la trajectoire de son satellite Aeolus afin d’éviter une potentielle collision avec un objet de la société d’Elon Musk, SpaceX. Dans un tweet, elle a ainsi indiqué : “L’ESA a effectué pour la première fois hier une manœuvre d’évitement (rehausse de son altitude) pour protéger son satellite #Aeolus d’une collision avec l’un des satellites de la constellation Starlink de SpaceX”. Pour rappel, la constellation Starlink a pour but de fournir le globe en internet à haut débit.
Vingt-huit modifications de trajectoire en 2018
Du côté de SpaceX, un porte-parole a évoqué un “bug” ayant touché un système de communication. Ce dernier n’a pas été en mesure d’être informé d’une hausse du risque de collision.
L’Agence spatiale précise pour sa part avoir “effectué 28 manœuvres d’évitement de collision en 2018 à cause d’un satellite inactif ou des fragments d’une collision précédente. Calcul des trajectoires, du risque de collision, des conséquences des différentes actions possibles… Ces manœuvres prennent beaucoup de temps”.
Vers un nombre croissant de manoeuvres d’évitement
Certes, les objets de la constellation Starlink ne sont à ce jour que quelques dizaines en orbite. Mais à terme, Elon Musk projette d’en faire tourner pas moins de 12.000. A ce sujet, l’ESA poste encore : “Avec l’augmentation du nombre de satellites en orbite, notamment due aux méga-constellations comprenant plusieurs centaines, voire milliers de satellites, il va devenir indispensable de confier l’exécution des manoeuvres d’évitement de collision à une intelligence artificielle”.
Et la multiplication des débris spatiaux, au nombre de plus de 20.000 actuellement, pourrait inciter l’ESA à demander aux pays membres de l’organisation une augmentation conséquente des efforts liés à la sécurité de l’espace. Une demande qui pourrait être formulée à l’occasion de la réunion du Conseil de l’ESA à la fin de l’année à Séville.
These avoidance manoeuvres take a lot of time to prepare – from determining the future orbital positions of all functioning spacecraft, to calculating the risk of collision and potential outcomes of different actions
📸Inside ESA's #SpaceDebris Office pic.twitter.com/VKPQKRjUD8— ESA Operations (@esaoperations) September 2, 2019