Un rapport sur l’état des services publics en France montre que ces derniers n’ont pas su s’adapter à l’évolution de la société
Le collectif 'Nos services publics' a rendu public un rapport sur l'état des services publics en France et le bilan est préoccupant.
Manque de moyens, salaires, absentéisme, transports, santé, justice ou encore sécurité, le diagnostic du collectif ‘Nos services publics’ pointe une réelle dégradation des services ces dernières années. L’étude s’appuie sur l’analyse de 2 décennies de politiques publiques.
‘Nos Services publics’ fédère des agents publics de l’État, des hôpitaux et des collectivités qui souhaitent faire émerger une vision alternative et moins ‘gestionnaire’ des services publics.
J’espère que ce ‘rapport ne servira pas à caler les armoires des ministères’
Porte-parole de ‘Nos Services publics’, Lucie Castets espère que ce ‘rapport ne servira pas à caler les armoires des ministères’… »A la lecture du rapport vous verrez que »les moyens des services publics augmentent depuis 20 ans moins rapidement que les besoins sociaux, et l’écart entre les premiers et les seconds tend à s’aggraver », précise le collectif ‘Nos services publics’.
Les moyens des services publics augmentent depuis 20 ans moins rapidement que les besoins sociaux
Pour les auteurs du rapport, le service public devient ‘un service minimum et dégradé’ aujourd’hui concurrencé par des offres privées. S’il est vrai qu’en 20 ans les dépenses publiques ont augmenté ainsi que les effectifs cela n’a pas suffit pour répondre aux besoins plus importants de la population Française.
On laisse à l’hôpital public les patients les plus précaires
Fonctionnaire et porte-parole du collectif, Arnaud Bontemps, a donné son avis sur franceinfo : « Aujourd’hui, les besoins de la société évoluent, la société se transforme et les moyens des services publics ne suivent pas. Exemple : Le nombre annuel de passages aux urgences est passé de 17 millions en 2010 à 21 millions en 2019, soit une hausse de plus de 20% en moins de 10 ans. Pendant ce temps, les cliniques privées augmentent leur place et se concentrent sur la chirurgie, des actes qui sont très programmables et très rentables. On laisse à l’hôpital public les patients les plus précaires, les urgences et les soins les plus lourds, par exemple la réanimation. Se développe ainsi un système avec deux modèles différents « selon qu’on a les moyens ou non d’aller contourner le service public« , analyse le porte-parole du collectif.
30 milliards d’euros de baisse des dépenses prévue en 2023
La note ajoute que ‘pour la période à venir, le Gouvernement fait état de perspectives de réduction inédites des dépenses et des recettes publiques et qu’il y aura 30 milliards d’euros de baisse des dépenses prévue en 2023 dans le projet de loi de programmation des finances publiques’.