Un rapport parlementaire préconise une refonte du dispositif d’aides destiné aux étudiants

Image d'illustration. Etudiants artADN
Un récent rapport parlementaire préconise une refonte du dispositif d’aides destinées aux étudiants. Le document propose diverses pistes visant à améliorer l’équité et l’efficacité de ce soutien financier, crucial pour de nombreux jeunes en formation.
Tl;dr
- Réforme des aides étudiantes centrée sur l’étudiant, pas la famille.
- Rapport propose une allocation plus simple et indexée sur l’inflation.
- Suppression de certains avantages fiscaux familiaux envisagée.
Des aides étudiantes à repenser pour plus d’équité
La question du financement des études en France revient sur le devant de la scène. Alors que beaucoup d’étudiants peinent à joindre les deux bouts, partageant parfois un simple fruit ou se contentant de pâtes à l’eau, un nouveau rapport parlementaire publié ce mercredi vient bousculer l’existant. L’objectif ? Rendre le système d’aides plus juste, en ciblant davantage l’autonomie financière des jeunes et en corrigeant des inégalités d’accès persistantes à l’enseignement supérieur.
L’autonomie plutôt que le soutien familial : un changement de cap
À la tête de ce chantier, la députée Soumya Bourouaha (Gauche démocrate et républicaine) propose d’en finir avec le système « familiariste », où les aides transitent majoritairement par les familles. À la place, son rapport suggère un modèle « autonomiste », versant directement les fonds aux jeunes concernés. Cette proposition s’appuie sur un constat déjà partagé : malgré près de 8,8 milliards d’euros consacrés chaque année, les dispositifs actuels ne couvrent pas tous les besoins essentiels. Beaucoup doivent encore faire des choix douloureux : « De nombreux étudiants sautent des repas ou renoncent à se soigner », rappelle le rapport.
Une réforme aux multiples recommandations
Avec ses vingt-deux recommandations, le texte esquisse plusieurs pistes majeures :
- Bourses étendues sur juillet et août, évitant ainsi une précarité estivale souvent passée sous silence.
- Allocation étudiante universelle et modulable selon critères sociaux, indexée sur l’inflation pour suivre le coût réel de la vie.
- Mise en place d’une grille plus lisible et progressive, pour remplacer un barème jugé « illisible, injuste ».
Le projet vise notamment à garantir qu’aucun étudiant ne touche moins que le seuil de pauvreté : « Mon ambition, c’est que chaque étudiant ait une allocation supérieure au seuil de pauvreté […] avec un minimum de 10% du SMIC […] et un montant maximum de 80% du SMIC », précise Soumya Bourouaha.
Soutien direct contre avantages familiaux traditionnels
Sans détour, le rapport va jusqu’à préconiser la suppression de certains dispositifs fiscaux profitant aux familles — comme la demi-part jusqu’à 25 ans ou la déduction fiscale des pensions alimentaires — afin de privilégier une aide directe aux étudiants réellement précaires. Cette mesure ambitieuse promet toutefois des débats animés.
À travers cette nouvelle proposition de réforme, la lutte contre la précarité étudiante s’affirme comme une priorité politique. La dernière adaptation en date, en 2023, avait déjà permis à 35 000 nouveaux bénéficiaires d’intégrer le dispositif grâce à une revalorisation globale de 500 millions d’euros. Mais pour beaucoup, il semble urgent d’aller encore plus loin dans ce chantier qui touche au cœur même de l’égalité des chances.