MaPrimeRénov’ fait son retour, mais les subventions se resserrent

Image d'illustration. Des ouvriers entrain d'effectuer des travaux sur un bâtiment ancien en villeADN
Après plusieurs semaines de suspension, le dispositif MaPrimeRénov’ reprend du service. Toutefois, les conditions d’accès se durcissent et les montants accordés diminuent, limitant désormais l’aide à un nombre restreint de bénéficiaires et de projets.
Tl;dr
- Guichet MaPrimeRénov’ rouvre avec des conditions plus strictes.
- Nouveaux dossiers financés seulement à partir de 2026.
- Budget limité, aides jugées insuffisantes par certains élus.
Un retour attendu… mais sous conditions
Après une fermeture qui avait suscité beaucoup d’interrogations parmi les particuliers désireux de rénover leur logement, le guichet du dispositif MaPrimeRénov’ rouvre finalement ses portes ce mardi. Une nouvelle qui pourrait sembler réjouissante. Pourtant, si la possibilité de déposer un dossier est désormais restaurée, elle s’accompagne de règles d’accès beaucoup plus restrictives.
En effet, seuls les logements affichant une étiquette énergétique E, F ou G sont à présent éligibles au soutien financier de l’État. Autre restriction majeure : le plafond des travaux subventionnables tombe à 40 000 euros, alors qu’il s’élevait auparavant à 70 000 euros. Pour les foyers très modestes, cela signifie que la somme maximale pouvant être allouée n’excédera pas 32 000 euros – contre 63 000 dans l’ancien système.
Une enveloppe budgétaire sous forte pression
Ce resserrement des critères ne doit rien au hasard : le nombre impressionnant de dossiers déposés avant la fermeture estivale a littéralement saturé la capacité budgétaire prévue pour l’année prochaine. Sur les 3,6 milliards d’euros prévus pour 2025, presque tout sera absorbé par ces demandes antérieures. Résultat : seuls 13 000 nouveaux dossiers maximum pourront être acceptés jusqu’à fin 2025, mais ceux-ci ne seront examinés et engagés qu’au premier trimestre 2026 — sous réserve bien entendu du futur vote de la loi de finances.
Cette situation fait naître des inquiétudes chez nombre d’acteurs concernés : plusieurs élus et associations dénoncent une enveloppe jugée trop faible face à l’engouement populaire pour le dispositif et craignent que les aides n’atteignent plus suffisamment les ménages modestes.
Des critiques qui persistent
Du côté des professionnels du secteur du bâtiment et des collectivités locales, la lassitude domine face à ce qu’ils considèrent comme une instabilité chronique du dispositif. La liste des opérations éligibles évolue fréquemment : dès 2026 par exemple, l’isolation des murs ou l’installation de chaudières biomasse (bois ou granulés) sortiront du champ des travaux financés par « MaPrimeRénov’ par geste » lorsqu’il s’agit d’opérations isolées.
Pour résumer l’état actuel :
- Bénéficiaires restreints : seules certaines classes énergétiques accèdent aux aides.
- Dossiers différés : traitement possible uniquement en 2026 pour les nouveaux dépôts.
- Marge de manœuvre limitée : budgets déjà presque entièrement consommés.
L’avenir du dispositif en question
Face à la croissance rapide du nombre de rénovations engagées — selon le ministère chargé du Logement, plus de 71 800 projets étaient déjà comptabilisés au 12 septembre 2025 — les attentes restent élevées. Mais sans renforcement budgétaire ni stabilité réglementaire, il subsiste un doute sur la capacité réelle de MaPrimeRénov’ à accompagner efficacement la transition énergétique tant souhaitée par le gouvernement.