Lescure soutient la prime de Noël, même pour ceux qui « croient toujours au Père Noël »

Image d'illustration. Cadeaux colorés sous le sapin de noëlADN
Franck Riester Lescure prend la parole en faveur du maintien de la prime de Noël, destinée selon lui à ceux qui continuent de croire au Père Noël, relançant ainsi le débat sur cette aide sociale annuelle et ses bénéficiaires.
Tl;dr
- Prime de Noël réservée aux foyers avec enfants en 2026.
- Le gouvernement invoque la nécessité de maîtriser le budget.
- Syndicats dénoncent une mesure injuste pour les plus précaires.
Un projet de restriction pour la prime de Noël
Jusqu’ici, plus de 2,2 millions de foyers bénéficiaient chaque année de la prime de Noël, un coup de pouce créé en 1998 pour accompagner les personnes aux revenus modestes lors des fêtes. Son montant, progressif selon la composition familiale — par exemple, autour de 152 euros pour une personne seule sans enfant, ou jusqu’à 335 euros pour un parent isolé avec trois enfants — était devenu un rendez-vous annuel pour nombre d’allocataires du RSA et chômeurs en fin de droits.
Un recentrage qui suscite l’indignation
Pourtant, à l’approche du budget 2026, le gouvernement souhaite revoir ce dispositif. L’exécutif prévoit désormais de réserver cette aide uniquement aux foyers bénéficiaires des minima sociaux ayant des enfants. Intervenant sur le plateau de LCI, le ministre de l’Economie Roland Lescure a affirmé que ce choix lui semblait « assez raisonnable » et « pas choquant », arguant qu’« on propose de recentrer le dispositif sur ceux qui croient encore au Père Noël ». En filigrane, il s’agit aussi d’une opération d’économie pour l’État : « Cet ajustement devrait permettre d’économiser quelques millions d’euros », a-t-il ajouté, tout en soulignant la nécessité d’équilibrer les finances publiques.
Tensions entre gouvernement et syndicats
Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir les syndicats. Pour la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, il est absurde d’assimiler cette prime à un geste superflu : « Je ne crois pas qu’on puisse parler de générosité pour des personnes au RSA qui n’ont pas beaucoup plus que 500 euros par mois ». Face aux déclarations du ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, évoquant une politique de « générosité maximale », elle a tenu à rappeler que la prime n’est ni « un luxe » ni « donnée par largesse ».
L’équation budgétaire sous pression
Au fond, l’exécutif insiste sur l’urgence à restaurer les comptes publics. Selon Lescure, il ne s’agit ni « d’obéir à Bruxelles », ni « d’apaiser les marchés financiers », mais bien de convaincre les citoyens que la France maîtrise sa trajectoire financière. Il précise toutefois que si le Parlement venait à retoquer la mesure, il faudrait alors trouver d’autres sources d’économies.
Dans ce contexte où chaque euro compte, voici ce qui pourrait changer concrètement :
- Bénéficiaires limités : seuls les foyers avec enfants toucheraient la prime.
- Soutien réduit : exclusion des personnes seules sans enfant.
- Bilan financier : objectif affiché d’économies pour le budget public.
La réforme est loin d’être enterrée et promet déjà des débats houleux lors des discussions parlementaires à venir.