Un espion américain aurait confié à l’Iran que la CIA subventionne des jeux vidéo de propagande
Le militaire américain d'origine iranienne est détenu officieusement depuis 4 mois par le gouvernement iranien et a vu ses confidences paraître dans la presse.
L’histoire de Amir Mirza-Hekmati, ex-militaire américain détenu en Iran, semble avoir été écrite comme une haletante intrigue d’espionnage. Né en Arizona et membre du contingent américain, ses aptitudes linguistiques en langue Farsi lui ont valu le grade d’officier et d’analyste de renseignements. Il a par la suite été membre de la Defense Advanced Research Projects Agency rattachée au département de la Défense des Etats Unis. Cette agence est notamment chargée de l’exploitation des technologies de l’information et de la communication à des fins militaires.
Arrêté officiellement le 7 décembre par les services de contre espionnage iranien, Amir Mirza-Hekmati risque la comparution dans les jours à venir. “L’espion américain est coupable et doit être traduit en justice en Iran“, a déclaré Kazem Jalali, porte-parole pour la sécurité nationale du Parlement et du Comité de politique étrangère. La famille du détenu prétend que le gouvernement iranien l’a placé en captivité depuis le 29 août sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui tout en enjoignant la famille de rester silencieuse pour garantir sa libération. Par ailleurs les services de Défense américain nient son appartenance à un réseau d’espions et n’apportent aucun commentaire aux accusations formulées par l’Iran.
Les confidences Amir Mirza-Hekmati publiées dans le TehranTimes doivent donc être accueillies avec une certaine retenue puisqu’il y a tout lieu de penser que les pressions qu’il a pu subir ont pu altérer la véracité de son récit. Cependant il affirme avoir travaillé avec la société Kuma Game spécialisée dans le développement de jeu et que « cette société d’informatique a reçu de l’argent de la CIA pour concevoir et distribuer gratuitement des films et des jeux dans le but de manipuler l’opinion publique au Moyen-Orient. L’objectif de la société en question a été de convaincre le peuple d’Iran et les gens du monde entier que ce que les États-Unis accomplissent dans d’autres pays est une bonne chose “.
Kuma Games, basé à New York, se présente comme le leader mondial du marché émergent des “jeux vidéos épisodiques” dont la progression est livrée de façon hebdomadaire. En réalité nous lui devons de piètres réalisations de belliqueux jeux de tir à la première personne ayant pour seul mérite d’être gratuits. Si l’envie vous en prend vous aurez notamment l’occasion de revivre l’opération qui a provoqué la mort d’Oussama Ben Laden (CF video ci dessus) ou la capture de Saddam Hussein.
Cependant les propos prêtés à Amir Mirza-Hekmati ne paraissent pas totalement dénuées de cohérence puisque les forces armées américaines ont déjà eu recours par le passé à la subvention de jeux vidéo pour glorifier leur image. C’est notamment le cas d’America’s Army qui vous propose de suivre étape par étape la progression d’une recrue du contingent, depuis le camp d’entraînement jusque sur le front au Proche Orient. Sous couvert de n’être qu’une simulation militaire le jeu est une véritable usine de recrutement entrecoupée de spots publicitaires. Il se présente officiellement en ces termes : “America’s Army a pénétré la culture contemporaine et constitue l’une des marques de jeu les plus reconnaissable grâce à son immersion unique au coeur de l’armée américaine et son gameplay passionnant“. Subventionné à hauteur de 7 millions de dollars par le gouvernement américain depuis 2002 cette démarche nauséabonde semble bien vouloir faire se rejoindre par oxymore deux univers pourtant contradictoires : le plaisir de jeu et les ravages de la guerre.