UFC-Que Choisir et l’UNAF alertent sur la traçabilité du miel importé
Alors que la production de miel français est en berne, UFC-Que Choisir et l’UNAF déplorent un manque de transparence concernant les miels d’importation.
Sale temps pour le miel français… Alors que la production de cette année des apiculteurs français a une nouvelle fois atteint des niveaux drastiquement bas, il va falloir en passer par le miel d’importation pour assurer la demande dans l’Hexagone.
Un miel qui serait loin d’atteindre les standards de qualité et dont la traçabilité manque beaucoup de transparence selon l’association UFC-Que Choisir.
L’UNAF et UFC-Que Choisir donnent l’alerte
Alors qu’elle était de plus de 30 000 tonnes en 1995, la production de miel a chuté à 10 000 tonnes sur les deux dernières années. Ce sont par conséquent 30 000 tonnes de miel qu’il faut importer en France pour satisfaire la demande.
Ces miels d’importation proviennent principalement de Chine, d’Ukraine, d’Argentine, de Hongrie, d’Espagne, d’Italie et sont souvent mélangés les uns aux autres, ou avec le miel français.
Dans le cas d’un miel d’importation, la législation européenne oblige à mentionner la provenance du produit sur l’étiquette si ce dernier vient d’un seul pays. Une obligation qui disparaît pour un miel mélangé qui contient souvent la mention « mélange de miels originaires/non originaires de l’Union européenne », ce qui, il faut bien l’avouer, reste assez léger en matière d’information donnée au consommateur et de traçabilité. C’est que déplore UFC-Que Choisir et l’Union nationale de l’Apiculture française (UNAF) qui demandent plus de transparence.
80% des consommateurs mal-informés
Cette absence d’informations précises implique que 80% des consommateurs dans l’Hexagone pensent acheter un miel fabriqué en France alors que dans la plupart des cas, il s’agit de miel d’importation dont la qualité peut-être très variable. Dans certains cas, du sucre industriel est rajouté dans le miel, notamment dans les produits premier prix. La Commission européenne avait déjà tiré le signal d’alarme en 2015 en indiquant qu’un miel sur trois vendu sur le continent n’était pas conforme au standard de qualité.
L’association demande donc aux autorités d’« assurer une meilleure traçabilité et transparence vis-à-vis des consommateurs, une réforme, à l’instar de ce qui a été fait pour l’origine du lait ou des viandes pour les produits transformés, est indispensable » pour réduire les risques de fraudes.
L’UNAF et UFC-Que Chosir exigent par exemple que les miels mélangés comportent désormais la provenance des miels qui se retrouvent dans le pot.