Tunisie : une professeur et une surveillante suspendues pour refus d’ôter le niqab
Vendredi, sur décision du ministère tunisien de l'Éducation, une institutrice est une surveillante ont été suspendues après avoir refusé d'ôter le niqab au sein de leur école primaire.
Elles avaient refusé de retirer leur niqab dans l’enceinte de l’école primaire où elles travaillaient. Mercredi, le ministère de l’Éducation (Tunisie) a suspendu une institutrice et une surveillance de l’établissement pour ce non retrait de leur voile intégral.
Mohamed el Haj Ettaeïb, responsable de presse du ministère, a ainsi fait savoir que ce dernier “a averti plusieurs fois une institutrice à Hammam Lif [au sud de Tunis] et une surveillante à Jendouba (nord-ouest) d’ôter le niqab lors de leur travail mais devant leur refus, elles ont été suspendues”.
Refus d’ôter le niqab : une institutrice et une surveillante risquent le limogeage en Tunisie
En ajoutant qu’en ne se soumettant pas aux dispositions établies depuis cette rentrée par le ministère de l’Éducation, incluant donc l’interdiction de porter le niqab en milieu scolaire, cette professeur et cette surveillante sont chacune passibles d’un limogeage.
Des “contrôles renforcés” instaurés en février 2014
Nos confrères de Jeune Afrique rappellent qu’en février 2014, les forces de l’ordre tunisiennes avaient reçu l’autorisation de se livrer au “contrôle renforcé” de porteurs du niqab en raison de la lutte menée contre “le terrorisme”, principalement “en raison du recours de suspects au niqab […] pour se déguiser et fuir la justice”. Il est à noter que du temps de Zine El Abidine Ben Ali, président de la République tunisienne de novembre 1987 jusqu’à son départ forcé en janvier 2011, le port du niqab était interdit en Tunisie. Depuis, d’importantes dissensions ont été observées dans des universités entre les défenseurs du droit à porter le niqab et les réfractaires à cette idée. Le pays connaît dans le même temps un essor de la mouvance djihadiste, responsable de la mort de dizaines de personnes sur ces dernières années, notamment par les actions de l’organisation terroriste Daesh.