Tunisie : l’avancée des islamistes d’Enhada
Quelques mois après la chute de Ben Ali, les premiers résultats partiels de l’élection du 23 octobre annonce déjà une position de force des islamistes d’Enhada.
C’est bien la première fois que se déroulent des élections libres en Tunisie. En l’absence des résultats définitifs des élections, le chef du parti de gauche Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar annonce le début de la constitution d’un exécutif. En effet, l’exécutif sera constitué après la mise en place de l’Assemblée constituante. Les islamistes d’Enhada ont aussi participé aux discussions. Le chef du parti de gauche explique : « les discussions ont commencé avec tous les partenaires politiques, y compris Ennahda, et se poursuivent en attendant l’annonce des résultats définitifs. » Il a d’ailleurs souligné qu’il était personnellement « prêt à assumer les plus hautes responsabilités si un consensus se dégage. »
Pendant les élections, les islamistes d’Ennahda étaient arrivés premiers dans neuf circonscriptions, ce qui explique leur domination dans l’Assemblée constituante. Ils y ont gagné 28 des 55 sièges. À partir des premiers résultats, le parti islamiste peut déjà compter 37 membres dans la future Assemblée constituante. Les élections se sont déroulées dans les normes en Tunisie, les observateurs internationaux ont qualifié cette élection de « libre et transparente. » Avant la constitution de l’exécutif, la Tunisie sera dirigée par la transition. C’est à la future Assemblée constituante de rédiger une toute nouvelle constitution et de désigner par la suite l’exécutif.
Un gouvernement de consensus est nécessaire selon le militant d’Ettakatol Mohamed Draief : « nous avons besoin du consensus pour la deuxième phase de la révolution, qui est celle de la transition démocratique. » Ennadha constitue pour le moment la force la plus dominante, les élections de dimanche l’ont prouvé. Mais le parti islamiste ne pourra pas gouverner seul le pays, il faudra qu’il négocie avec d’autres entités politiques.