Troubles de la digestion : l’efficacité du curcuma

Photo d'illustration. Du curcuma, ou safran des Indes. cgdsro / Pixabay
L'on sait déjà que cette épice que l'on trouve dans presque toutes les cuisines est efficace, mais par rapport à un médicament... ?
La très sérieuse revue British Medical Journal relaie les résultats d’une étude thaïlandaise centrée sur le curcuma, dans le cadre de troubles digestifs.
Plus précisément, les scientifiques ont souhaité comparer sa substance active, la curcumine, à l’oméprazole. Ce dernier, qui appartient à la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), réduit la sécrétion des acides gastriques et permet de lutter contre les troubles liés à l’acidité de l’estomac.
Un bénéfice connu mais jamais comparé
Certes, curcuma et indigestion forment un couple efficace, mais c’est la première fois que l’épice est ainsi comparée. Les chercheurs précisent :
Il n’existe pas actuellement de preuves directes comparant l’efficacité de la curcumine à celle des médicaments conventionnels.
Pour parvenir à leurs conclusions, ils ont à partir de 206 patients souffrant de dyspepsie, constitué trois groupes recevant pendant 28 jours, soit :
- deux gélules de 250 mg de curcumine quatre fois et une gélule factice ;
- une petite gélule de 20mg d’omézaprole par jour et deux gélules factices quatre fois par jour;
- une combinaison de l’épice et de la molécule.
Curcuma vs. omézaprole : quels résultats ?
Au terme des quatre semaines, l’épice avait conduit à réduire l’intensité de la douleur de près de 6%, contre plus de 6% pour le médicament. Et 56 jours après le début du traitement, la réévaluation a donné lieu à des baisses de -8% et -9%, respectivement avec le curcuma ou l’oméprazole.
En conclusion, l’on peut dire que le curcuma s’avère tout aussi efficace que le médicament, et les chercheurs résument :
Cet essai contrôlé randomisé multicentrique fournit des preuves très fiables pour le traitement des maux d’estomac (…) Les nouveaux résultats de notre étude peuvent justifier l’utilisation de la curcumine dans la pratique clinique.
Le curcuma, à prendre avec précaution
Néanmoins, il convient de rappeler que le consommation de cette épice a fait l’objet en 2022, d’un appel à la vigilance de la part de l’Anses en ce qui concerne les compléments alimentaires.
En effet, l’Agence de sécurité du médicament avait reçu une centaine de signalements relatifs à des effets indésirables comme des malaises, de l’asthénie, des symptômes digestifs et des perturbations liées au foie.