Trafic présumé de faux meubles au Château de Versailles : trois interpellations
Mardi, l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels a interpellé trois personnes que l'autorité soupçonne d'être impliquées dans un trafic de faux meubles. Et celui-ci de potentiellement concerner le Château de Versailles.
Par voie de communiqué rendu public samedi, le ministère de la Culture a fait savoir que l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) a procédé mardi à trois interpellations. Ces dernières ont eu lieu dans le cadre d’un trafic présumé de faux meubles au Château de Versailles.
Deux des personnes interpellées et mises en examen se trouvent être l’expert en sièges Billo Pallot et l’antiquaire Laurent Kraemer. Des hommes qui pourraient donc être impliqués dans une affaire de commerce de faux meubles du XVIIIe siècle dont plusieurs objets résideraient à Versailles.
Château de Versailles : de faux meubles acquis entre 2008 et 2012 ?
Cité par nos confrères de Francetv info, le ministère précise que “plusieurs meubles acquis pour le Château de Versailles entre 2008 et 2012 semblent concernés, pour un montant de 2,7 millions d’euros”. Au total, six fausses chaises seraient détenues par le Château de Versailles, l’un d’entre elles étant même venue du cabinet de la Méridienne.
Et ces faux de ne pas apparaître comme des pièces mineures puisque il s’avère qu’elles avaient, à une certaine époque, été classées “trésors nationaux” par les services de la ministre de la Culture alors en poste.
Des copies réalisées dans le quartier parisien des ébénistes ?
Si cette affaire semble n’éclater que ces jours-ci, la suspicion remonte pourtant en 2012, où un antiquaire spécialisé en chaises avait ainsi émis des doutes quant au caractère authentique de meubles exposés à Versailles. Plusieurs de ces chaises ne seraient ainsi que des reproductions confectionnées dans le quartier des ébénistes du XVIIIe siècle du faubourg Saint-Antoine (Paris).
L’établissement public du Château de Versailles a pour sa part déclaré vendredi suivre “avec la plus grande attention la procédure concernant d’éventuels faux meubles du XVIIIe siècle”. En indiquant au passage se réserver “la possibilité d’intenter toute action en justice” en raison du préjudice subi. L’actuelle ministre de la Culture Audrey Azoulay a quant à elle signifié l’ouverture “sans délai une inspection administrative relative aux processus d’acquisition des biens évoqués en l’espèce dans cette affaire, ainsi que, plus généralement, sur les procédures d’acquisition en faveur des collections nationales”.