Traductrice au FBI, elle part en Syrie se marier avec un djihadiste avant de rebrousser chemin
Une traductrice du FBI qui était censée enquêter sur un djihadiste de Daesh s'est envolée pour la Syrie afin de se marier avec lui, avant de revenir aux États-Unis et d'être mise en prison.
L’affaire remonte maintenant à plusieurs années. En 2014, alors qu’elle avait été chargée d’enquêter sur un djihadiste de l’organisation terroriste Daesh, une traductrice du FBI s’est envolée pour la Syrie en secret afin d’épouser cet homme. Elle a ensuite regretté son choix et finalement réussi à rentrer aux États-Unis, où elle a été condamnée à une peine de prison.
Denis “Deoso Dogg” Cuspert est un rappeur allemand qui, après un lourd accident de la route, décide de se convertir à l’islam en 2010. Trois ans plus tard, il part pour la Syrie et intègre les rangs de Daesh en qualité de recruteur. Apparu dans plusieurs vidéos de propagande du groupe, celui qui se faisait depuis appeler Abu Talha al-Almani était censé avoir succombé à une frappe en 2015, avant d’en ressortir vivant.
Mariage avec un djihadiste : une traductrice au FBI s’est dite “faible”
Daniela Greene, officiant en tant que traductrice pour le FBI, comprenait dans ses dossiers à gérer celui d’Abu Talha al-Almani. Son mariage en toute discrétion à l’été 2014 avec le djihadiste avait de quoi surprendre à plus d’un titre, puisqu’elle était ainsi notamment déjà mariée à un soldat américain.
Une poignée de jours après avoir rejoint la Syrie en passant par la Turquie, Daniela Greene a envoyé un courriel à une personne se trouvant sur le sol américain. Dans des propos traduits relatés par L’Express, elle expliquait ses regrets d’avoir suivi l’homme sur qui elle enquêtait : “J’étais faible et je ne savais plus comment gérer. J’ai vraiment fait n’importe quoi cette fois”.
Une condamnation trop légère ?
Dans un autre message, la traductrice apparaissait pessimiste quant à ses chances de revenir en arrière : “Je suis partie et je ne peux plus revenir. Je ne sais même pas comment je pourrais faire si j’essayais. Les conditions sont très dures ici et je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais ce n’est pas grave, c’est un peu trop tard maintenant”.
La femme aura pourtant réussi à revenir aux États-Unis au terme d’un mois passé en Syrie. Arrêtée le 8 août, elle écope en décembre de la même année de deux ans d’emprisonnement alors que les personnes accusées d’être “en relation avec des crimes terroristes” sont condamnées à une peine de “13 ans et demi en moyenne”. Pour John Kirby, ex-responsable du département d’État américain interrogé sur le sujet, “c’est une histoire extrêmement embarrassante pour le FBI, sans aucun doute”.