Tout juste découverte, cette nouvelle espèce de chat-tigre est déjà menacée
Tout juste découverte, cette nouvelle espèce de chat-tigre est déjà menacée. Un travail de sensibilisation absolument vital.
Si l’on connait principalement les tigres, lions et autres guépards, la famille des félins est bien plus riche. Il y a par exemple les chats-tigres, des animaux de la taille d’un chat domestique, présents du Costa Rica à l’Argentine. On les confond facilement avec d’autres petits félins. C’est ce qui est arrivé récemment. Aux deux espèces déjà connus – l’oncille du nord (Leopardus tigrinus) et l’oncille du sud (Leopardus gutullus), qui comprend trois sous-espèces -, il faut désormais en ajouter une troisième.
Tout juste découverte, cette nouvelle espèce de chat-tigre est déjà menacée
Le 22 juin 2010, Tadeu de Oliveira, conservationniste à l’Université d’État de Maranhão, au Brésil, reçoit un email de la chercheuse Rebecca Zug, alors en Équateur. En pièces jointes, des photos d’un petit félin avec une longue queue et de nombreuses tâches. Très similaire à un oncille, mais très différent de ceux déjà observés. Il y a quelques mois, Tadeu de Oliveira s’associe à plus de quarante chercheurs spécialisés pour documenter officiellement une nouvelle espèce, le chat-tigre nébuleux, Leopardus pardinoides.
Malheureusement, les oncilles sont beaucoup moins nombreux qu’on ne l’imaginait, victimes notamment de la perte de « plus de 50 % de leur territoire d’origine ». Quoi qu’il en soit, cela porte désormais à neuf le nombre d’espèces du genre Leopardus. Outre les chats-tigres, celui-ci regroupe aussi l’ocelot, le margay, le chat des Andes et le colocolo. En ce qui concerne le chat-tigre nébuleux, il s’avère que celui-ci s’est séparé des deux autres espèces d’oncilles il y a plus de deux millions d’années. Et fait étonnant, ces animaux ne sont pourvus que d’une paire de mamelons là où les autres en ont deux. Chaque chat-tigre a aussi son propre habitat. Si le chat-tigre nébuleux vit exclusivement dans les chaînes de montagnes d’Amérique centrale et des Andes, L. tigrinus reste dans les savanes du plateau guyanais et au centre et nord-est du Brésil tandis que L. guttulus préfère les forêts en basse altitude sur la côte atlantique du Brésil. Chacune a évolué séparément.
Un travail de sensibilisation absolument vital
S’il faut encore attendre avant que cette nouvelle espèce soit officiellement reconnue, il faut souligner la « méthodologie de pointe » utilisée et l' »effort de coopération unique » mis en place. Cette découverte pourrait attirer l’attention sur ces espèces actuellement classées comme vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Mais maintenant que l’on sait que leur aire de répartition est inférieure de moitié à ce qu’elle était auparavant, il est fort probable que les trois passent à un statut plus inquiétant encore…