Tour Eiffel : sa direction condamnée pour exposition de ses salariés au plomb
À la mi-octobre, la direction de la Tour Eiffel a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir exposé ses salariés au plomb lors des travaux de rénovation lancés en mars 2012.
La Tour Eiffel, ou plus précisément sa société d’exploitation (SETE), a été condamnée le 11 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir exposé ses salariés au plomb lors de travaux de rénovation débutés en mars 2012.
La direction du monument va ainsi devoir s’acquitter d’une double amende de 18.750 euros d’amende et un euro symbolique de dommages et intérêts. En 2012, dans le but d’un réaménagement des pavillons du premier étage de la Tour Eiffel, des travaux avaient été entrepris sur ce niveau.
Exposition au plomb : 18.751 € d’amende pour la Tour Eiffel
Le site est resté ouvert au public durant cette rénovation, comme nous le rapporte Le Figaro, et les salariés se sont attelés à la tâche. Un mois plus tard, le Bureau Veritas, expert ès inspections règlementaires de bâtiments, rend un rapport établissant de fortes concentrations de plomb dans plusieurs secteurs des pavillons.
Une alerte qui n’aura toutefois pas pour conséquence de perturber le déroulement des travaux. En juillet de la même année, un inspecteur de la Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (CRAMIF) se rend sur place et constate qu’une partie de la structure est recouverte d’une couleur rappelant fortement celle du plomb.
Un rapport d’analyse caché au Comité ?
Cet inspecteur va alors demander à la SETE d’interrompre le chantier pour permettre une dépollution des zones concernées. Il s’avèrera que celles-ci renfermaient des concentrations de plomb jusqu’à 30 fois supérieures aux limites autorisées. Et si les salariés n’en auront jamais été protégés, c’est vraisemblablement en raison d’un rapport jamais transmis au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Pour les avocats du comité, la direction de la SETE a sciemment “dissimulé” ce rapport, jusqu’à ce que le CHSCT en soit informé lors de l’interruption du chantier en août 2012. Et le tribunal correctionnel de Paris d’avoir abondé en leur sens en ayant ainsi condamné la direction de la Tour Eiffel pour délit d’entrave.